L'actrice de Phantom Thread nous parle de Plus que jamais, qui marque le dernier rôle de l'acteur au cinéma. Un drame à (re)voir en ce mercredi soir sur Arte.
Dans Plus que jamais, présenté à Un Certain Regard dans le cadre du Festival de Cannes 2022, Vicky Krieps partage l'écran avec Gaspard Ulliel, qui joue son dernier rôle : l'acteur est décédé en janvier cette année-là dans un accident de ski alors que la réalisatrice venait de terminer le tournage.
Ce drame d'Emily Atef (3 Jours à Quiberon) raconte l'histoire d'une femme atteinte d'une grave maladie qui choisit de changer de vie pour ses dernières semaines. Elle nous raconte, en compagnie de sa comédienne principale, comment est né ce projet intime et très intense.
Interview : Thierry Cheze
Cadrage/montage : Mathias Averty
Première vous conseille ce mélo lumineux malgré son sujet difficile. Voici notre critique, initialement publiée pour sa sortie au cinéma :
Il est évidemment impossible de regarder ce film d’Emily Atef tel que la réalisatrice de Trois jours à Quiberon et ses interprètes Vicky Krieps et Gaspard Ulliel l’ont rêvé et tourné. L’histoire d’Hélène et Mathieu, couple amoureux, percuté par la grave maladie d’Hélène et son choix de refuser de lutter contre la mort et de partir se ressourcer seule en Norvège qui sidère Mathieu. Car entre temps, Gaspard Ulliel s’en est brutalement allé et chaque scène où il apparaît si vibrant dans le rôle de celui qui va rester en vie et refuse la mort de celle qu’il aime nous renvoie à cette tragédie insupportable.
Mais il serait mensonger de circonscrire l’émotion intense qu’on ressent devant Plus que jamais à cela. La puissance sensible de cette variation autour de la fin de la vie et de cette question sur la raison profonde pour laquelle on accepte d’affronter la maladie – pour se sauver soi- même ou pour ne pas plonger dans le chagrin ceux qui restent ? – vont bien au- delà. Grâce à l’alchimie entre deux comédiens dont la cinégénie n’a d’égal que la puissance romanesque. Et grâce au parti pris de la cinéaste de sublimer les corps pour célébrer le désir de son héroïne de profiter jusqu’à son ultime souffle du sien. En se baignant nue dans un lac, en marchant à perdre haleine dans les sentiers montagneux, en caressant et embrassant avec fougue les lèvres et la peau de celui qu’elle aime. La sensualité revendiquée de Plus que jamais contraste à merveille avec la tragédie à l’œuvre et nimbe le récit d’une lumière qui vous serre le cœur sans jamais verser dans le chantage lacrymal.
Léa Seydoux - La Bête : "Gaspard Ulliel était là avec nous"
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