Après une escapade américaine oubliée et oubliable (This must be the place), Paolo Sorrentino revient au bercail avec La Grande Bellezza. Et ce nouveau trailer donne le ton d’un film qui s'annonce extraordinaire.Comme toujours chez Sorrentino, styliste punk, il y a d'abord ces mouvements de caméra virtuoses, un sens inoui du montage et du spotting musical. Il y a aussi, surtout, la frime à l’italienne. Les costards blancs impeccables, les fêtes décadentes sur les terrasses romaines avec l’alcool qui coule à flot, le Madison endiablé au milieu des filles à demi nues. Et ces égéries callipyges tout droit sorties d’un film de Fellini.Au milieu de ce cortège de visions folles, de ces embardées opératiques et de ces décrochages sensuels : Jep Gambardella. C’est l’extraordinaire Toni Servillo (muse de Sorrentino qui collabore ici pour la quatrième fois avec son pygmalion), imprimant une fois de plus sa mélancolie ironique à un personnage complexe. Tel Virgile et Dante parcourant les cercles de l’enfer, Jep/Servillo se promène sur les ruines encore fumantes d’une civilisation moralement dévastée, arpentant les rives du Tibre (le sublime plan final) ou les lieux cultes de la capitale italienne comme autant de stations de son errance existentielle…Derrière le fard et les fêtes, derrière le clinquant et l'excès, se cache une profonde tristesse... Evidemment, on ne pourra s'empêcher de penser à La Dolce Vita, mais, visiblement, en plus rutilant. La Grande Bellezza sera présenté à Cannes en compétition officielle et sortira le 22 mai. Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur cette merveille, voilà le pitch : écrivain génial et roi des mondains, Jep Gambardella n’a rien publié depuis son « chef-d’œuvre », L’Appareil humain, sorti au début des années 70. Désormais intervieweur star pour un quotidien romain, il drague, fait des rencontres et se remémore son passé, entre deux fêtes dantesques sur sa terrasse surplombant la ville.On verra cette grande beauté le 22 mai en salles.