À mille lieux de l’irrévérence de La Grande Aventure LEGO, un film d’animation sage et carré à réserver aux plus jeunes.
En 2014, La Grande Aventure LEGO a raflé la mise. Le duo Lord-Miller y a réussi l’impossible : imaginer un film à partir des figurines LEGO en respectant le cahier des charges inhérent à ce type de productions (multiplier au maximum les univers traversés pour écouler... le maximum de jouets) tout en y faisant souffler un vent savoureusement irrévérencieux. Un détournement en règle, qui a forcément ravi les adultes sans jamais délaisser le premier degré ludique prisé par les enfants. Un coup de génie qu’aucune suite n’a su reproduire depuis. Un défi de haut vol que ce Playmobil, produit par On Entertainment (Le Petit Prince) ne cherche d’ailleurs pas à relever. Son introduction, avec des scènes live des deux héros (la grande sœur et son petit frère orphelins avant qu’ils ne se retrouvent plongés comme par enchantement dans le monde des Playmobil) donne le la, comme sortie (surtout avec une VF approximative) d’une série Disney Channel des années 90. Ici, on cible ouvertement les plus jeunes, et tant pis pour les parents qui risquent de gentiment s’y ennuyer. Ce parti pris ne réduit en rien les qualités indéniables du film : le soin apporté à l’animation, le rythme donné au récit. Il en accentue cependant les défauts (notamment les chansons, en tout cas dans leurs versions françaises). Et donne l’impression de couper les ailes à la moindre tentative d’humour décalé, tant dans les situations que dans le doublage (Jérôme Commandeur, pourtant très en forme dans le rôle du méchant de l’histoire). Bref, une machine parfaitement huilée mais manquant d’aspérité.
Playmobil, le film, en salles le 7 août 2019.
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