Mario Bava

Fils d’Eugenio Bava, sculpteur de renom et travaillant dans le milieu du cinéma au temps du muet, Mario Bava naît le 31 juillet 1914 à San Remo. Dans un premier temps, Mario Bava ne se destine pas particulièrement à une carrière cinématographique puisqu’il commence par apprendre la peinture aux Beaux Arts. Par le biais de son père, il débute en tant qu’assistant opérateur auprès d’autres cinéastes italiens comme Massimo Terzano ou encore en aidant son père au département des effets spéciaux de l’Institut Luce de Mussolini.Mario Bava vole de ses propres ailes en 1939 lorsqu’il filme deux courts métrages pour Roberto Rosselini. Puis au début des années quarante, alors qu’il commence à peine, la Seconde Guerre mondiale éclate et c’est tout le cinéma italien qui s’arrête. L’activité redémarre après la guerre lorsque les productions américaines commencent à venir tourner en Italie des péplums comme Quo Vadis en 1951. C’est durant cette période que Mario Bava montre son talent caché : il est particulièrement doué pour harmoniser les éclairages avec des couleurs flamboyantes. La qualité de son travail de directeur de photographie permet alors de mettre en valeur la plastique de Gina Lollobrigida ou bien la musculature de Steve Reeves.Mario Bava travaille d’abord comme directeur de photographie pour Paolo Heusch, Riccardo Freda, Jacques Tourneur et Raoul Walsh. Puis, il saisit sa chance sur le tournage du film Les Vampires en 1956 lorsqu'il remplace le réalisateur Riccardo Freda, parti sans avoir fini ce dernier. Mario Bava réussit à terminer dans les délais impartis ce long métrage, qui inspirera une vague de films d’horreur mêlé à du gothique.Il sauve encore deux autres films de la catastrophe: Caltiki, le monstre immortel de Riccardo Freda et La bataille de Marathon de Jacques Tourneur. Il se voit ensuite offrir le financement et la réalisation de son premier film en 1960, Le Masque du Démon qui fera non seulement sa renommée mais qui est aussi certainement l’un de ses meilleurs films.L’utilisation des lumières et des contrastes du noir et blanc associés aux couleurs devient sa marque de fabrique et lui permet d’accéder à une notoriété qui dépasse les frontières.En 1963, Bava réalise La fille qui en savait trop, film considéré comme le premier giallo, mélange cinématographique entre policier, terreur et fantastique. Six femmes pour l'assassin, nouveau giallo réalisé en 1964, vient consolider les bases de ce nouveau genre. Durant la deuxième partie des années soixante, il alterne avec des films d’horreurs comme Les trois visages de la peur ou Opération Peur en 1966 et d’autres genres tels que les films d'aventure ou de science-fiction avec La Planète des Vampires en 1965 qui inspirera plus tard la série des Aliens. Il obtient une belle réussite commerciale avec Danger: Diabolik ! en 1968 et il s’essaye également au western, très en vogue à ce moment là, avec Arizona Bill mais sans succès.En 1971, il donne naissance à un nouveau giallo, La baie sanglante, genre qu'il maîtrise le mieux. Plus tard, le film inspirera fortement les premiers Vendredi 13. Pendant les années soixante dix, il tourne beaucoup de longs métrages traitant tour à tour de la sorcellerie, du spiritisme et de l’exorcisme.A partir de 1974, Mario Bava tombe dans l’oubli. Avec l’aide de son fils Lamberto Bava, il tourne Kidnapped qui ne sortira que vingt ans plus tard, faute de budget. Toujours avec son fils, il réalise son dernier film Les Démons de la Nuit en 1977.Trois ans plus tard, Mario Bava meurt d’une crise cardiaque à Rome le 27 avril 1980. Sa mort passe quasiment inaperçue à l’annonce du décès d’un autre grand maître, celui du suspense, Alfred Hitchcok.Seuls les cinéphiles conservent un souvenir du maître du cinéma horrifique italien qui eut son heure de gloire en créant un nouveau genre, le giallo.