Les trois comédiens sont les têtes d’affiche d’Amsterdam, la comédie policière du réalisateur d’Happiness Therapy, en salles ce mardi 1er novembre.
Christian Bale
Amsterdam est la troisième collaboration entre Christian Bale et le réalisateur David O. Russell, après Fighter, en 2010, et American Bluff, en 2013. Le signe d’une entente profonde entre les deux hommes, Russell se classant ainsi dans la short list des réalisateurs avec qui Bale travaille le plus régulièrement, aux côtés de Christopher Nolan. Mais que vient donc chercher l’acteur d’American Psycho chez l’auteur d’American Bluff ? Sans doute un peu d’air frais. De légèreté. D’un film de Russell à l’autre, on est frappé en effet par le haut degré de fantaisie des performances que Bale y livre. Réputé pour son sérieux, son intensité, son engagement extrême dans ses rôles, le comédien exprime dans ces trois films une autre facette de son talent : un goût prononcé pour l’absurde et la comédie. Son appétit pour le déguisement, sa capacité à se métamorphoser physiquement, virent ici franchement à la farce.
Happiness Therapy, Fighter, Les Rois du désert… David O. Russell avant AmsterdamDans Fighter, le comédien s’inspirait de la vie du boxeur Dicky Ecklund pour composer une silhouette inoubliable de junkie « plus grand que la vie », capable de nous faire passer du rire aux larmes en un battement de cils (ou un crochet du droit). American Bluff l’immortalisait en arnaqueur de charme, aux moumoutes très voyantes, dont le ventre émergeait crânement de ses pantalons pattes d’eph trop serrés. Dans Amsterdam, Bale interprète une gueule cassée de la Première Guerre mondiale, un médecin s’improvisant enquêteur de choc, au dos voûté, égarant régulièrement son œil de verre, comme une sorte d’ancêtre burlesque du lieutenant Columbo. Sa dinguerie joyeuse, presque enfantine, donne clairement son tempo au film – on n’est pas surpris d’apprendre qu’Amsterdam est également le premier film que l’acteur produit, signe d’un engagement total dans le projet.
Margot Robbie
Après trois films d’affilée avec Jennifer Lawrence (Happiness Therapy, American Bluff et Joy), David O. Russell semble s’être trouvé une nouvelle muse en la personne de Margot Robbie (Le loup de Wall Street, Once Upon a Time… in Hollywood). Le réalisateur a approché l’actrice après l’avoir vue dans Moi, Tonya, le film de 2017 qui lui avait value une nomination aux Oscars. « Je l’ai adorée dans ce film, confie le réalisateur à Première. Moi, Tonya m’a rappelé Fighter : il y avait des chansons en commun sur la B.O. et le réalisateur Craig Gillespie a reconnu qu’il était fan de mon film ! C’était un super compliment. Margot et moi avons entamé une conversation sur Amsterdam qui a duré des années. Je lui envoyais des bribes de scénario, elle travaillait de son côté, elle apprenait à danser, à parler français, je lui rendais visite sur les plateaux d’autres films qu’elle tournait, comme The Suicide Squad… Je crois qu’elle ne n’est jamais immergée aussi longtemps dans un personnage. Elle est magnifique dans le film, avec ses cheveux bruns. Pour écrire son personnage, elle et moi nous sommes inspirés de son expérience en Belgique, il y a quelques années. Elle tournait un film là-bas et elle s’est fait deux très bons amis, avec qui elle faisait les quatre cent coups. Depuis, l’un est devenu son mari, l’autre dirige avec elle sa société de production ! C’était une sorte de triangle à la Jules et Jim, auquel le trio d’Amsterdam fait écho. »
John David Washington
John David Washington, la troisième tête d’affiche d’Amsterdam, est lui aussi un nouveau venu dans le monde de David O. Russell. Mis en orbite grâce au succès de BlacKkKlansman : j’ai infiltré le Ku Klux Klan, de Spike Lee, en 2018, le fils de Denzel Washington, ancien joueur de football américain, s’est depuis spécialisé dans les rôles d’espions ou d’aventuriers à la fois chics et nerveux, dans des films comme Tenet (Christopher Nolan, 2020) ou Beckett (Ferdinando Cito Filomarino, 2021). Malcolm & Marie (Sam Levinson, 2021) lui offrait un rôle de réalisateur branché, mais ce que les cinéastes semblent aimer le plus chez JDW, c’est une forme d’élégance intemporelle, capable de s’épanouir à toutes les époques, sous toutes les latitudes. Pour Amsterdam, il s’est plié aux méthodes peu conventionnelles du réalisateur des Rois du désert : longues conversations en amont et en parallèle de l’écriture du scénario pour collaborer à l’élaboration de son personnage, invitation à venir dans la salle de montage pour influer sur la forme finale du film… Ce que David O. Russell voulait révéler de John David Washington tient selon le réalisateur en deux mots : « sa vulnérabilité et sa tendresse ».
Retrouvez Amsterdam ce mardi 1er novembre au cinéma
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