Margot Robbie, Christian Bale et John David Washington mènent le bal d’un film à la complexité ambitieuse et à la mise en scène extravagante mais qui a tendance à partir un peu trop dans tous les sens
Burt et Harold sont deux vétérans de la première guerre mondiale. Dans les tranchées françaises, le premier (incarné par un Christian Bale étourdissant) a eu l’oeil arraché et le second (John David Washington), le corps criblé de plomb. Soignés un temps par Valérie (Margot Robbie), une infirmière aussi belle que libre, ces trois amis ont fui vers Amsterdam. C’est là qu’ils connurent la liberté, l’amour, la vie et scellèrent un pacte d’amitié éternelle.
Une dizaine d’années plus tard, le temps a fait son affaire et fait exploser le trio. Valérie a disparu tandis que Burt et Harold rejoignait la mère-patrie (l’amère patrie). Burt est devenu docteur et répare les gueules cassées. Harold est avocat. Quand le film commence, les deux hommes se retrouvent chargés d’enquêter sur le mystérieux décès d’un de leur ancien commandant… Et ce qu’ils vont trouver n’est pas rose. Complots, mafieux demeurés, et richissimes aristocrates : tout s’emmêle dans une intrigue effrénée et (peut-être trop) gourmande. De fait le nouveau film de David O.Russell part dans tous les sens. Le cinéaste est coutumier du fait et par bien des aspects (complexité ambitieuse, mise en scène extravagante, stars à tous les plans), le cinéaste tente de nous refaire le coup d’American Bluff en nous perdant dans son intrigue folle. Ici la comédie romantique pointilliste et la galerie de personnages hauts en couleur - rappelant les héros burlesques des frères Coen - bifurquent vers le polar fifties, avant de s’orienter vers l’aventure échevelée pour mieux se dissoudre dans la fantaisie historico-politique (tirée d’une histoire vraie et étonnante). Au fond, ce que cherche d’abord O.Russell c’est à divertir pour mieux raconter les vices d’un demi-siècle qui ressemble étrangement au nôtre. Et tisser sa morale : vétérans séditieux, totalitarisme en embuscade, conspirations en tous genres… Face à l’irrésistible montée du mal, seul l’art, la beauté et l’amitié peuvent nous sauver rappelle le cinéaste. Et nos rêves. Naïf ? Peut-être, mais porté par un trio d’acteurs impeccables chacun dans son registre (mention spéciale à Margot Robbie qui mène la danse) comment résister ?
De David O.Russell. Avec Christian Bale, Margot Robbie, John David Washington... Durée: 2h14. Sortie le 1er novembre
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