La drôle d’histoire derrière le baiser de Sigourney Weaver et Mel Gibson dans L’Année de tous les dangers
CIC

Le réalisateur Peter Weir n’a pas eu d’autres choix que d’intervenir...

Le Festival de Cannes découvre en 1983 le dernier long-métrage de Peter Weir, L’Année de tous les dangers, l’histoire d’un journaliste australien, Guy Hamilton, interprété par Mel Gibson, envoyé en Indonésie durant le renversement du président Sukarno en 1965, et d’une assistante d’ambassade, anglaise, Jill Bryant, incarnée par Sigourney Weaver. Sous fond de drame politique, une idylle naît entre ces deux jeunes gens, scellée par des baisers.

La drôle d’histoire derrière le baiser de Sigourney Weaver et Mel Gibson dans L’Année de tous les dangers
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Performance du corps quasiment inévitable pour des acteurs, les baisers sont autant de générateurs de moments clé du cinéma : Autant en emporte le vent, Titanic, Casablanca, etc. Ceux de L’Année de tous les dangers auraient pu être bien différents de ceux présentés à l’écran, si le réalisateur n’était pas intervenu à temps pour guider ses comédiens. Une histoire originale racontée très récemment pour la première fois.

Alors que Sigourney Weaver est repartie de l'actuelle Mostra de Venise avec le Lion d’Or pour l’ensemble de sa carrière, quelques jours après, Peter Weir est venu se confier dans une masterclass où il s’est montré très bavard, divulguant des secrets de tournage pour Truman Show, Le Cercle des poètes disparus et aussi Les Années de tous les dangers, revenant sur la scène de baiser entre Mel Gibson, alors âgé de vingt-cinq ans, et Sigourney Weaver, de sept ans son aînée :

"J’étais très intéressé à l’idée d’écrire une histoire d’amour et c’était la première fois que Mel Gibson faisait une chose pareille. C’était aussi la première histoire d’amour que tournait Sigourney Weaver. Nous sommes arrivés à la scène du baiser, et aucun des deux n’avait jamais embrassé avant, c’était comme deux personnes vierges à l’écran."

Lors des répétitions, Peter Weir constate que quelque chose cloche dans la scène, le baiser était très mauvais : "J’ai pris Mel à part et je lui ai dit ‘Mel, qu’est-ce qui se passe ? Tu appuies trop fortement sur ses lèvres.'" L’acteur nie et explique qu’au contraire, c’est sa partenaire qu’il faut blâmer.

Sans perdre de temps, le réalisateur réunit ses comédiens et leur montre les meilleurs baisers du cinéma – notamment ceux d’Hitchcock. Puis, il prend à part Sigourney Weaver en constatant que c’était bien elle, qui embrassait trop fortement :

"Alors je suis allé voir Sigourney, et je lui ai dit – Sigourney, pardonne-moi si tu tombes sur ça – ‘Sigourney, la seule manière de savoir ce qui ne va pas, ça serait de t’embrasser. Mais la Guilde des réalisateurs ne me laisserait jamais faire ça, tout comme l’éthique des acteurs. Alors je me demandais, si tu pouvais embrasser ma main pour que je voie quelle pression tu exerces.'"

Une histoire cocasse qui s’est conclue par des fous rires et un baiser convaincant. Sigourney Weaver et Mel Gibson peuvent donc remercier Peter Weir pour cette leçon qui leur fut utile au cours de leur carrière respective, l’un et l’autre ayant campé après L’Année de tous les dangers, des amoureux à l’écran.

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