Affiches Films à l'affiche mercredi 24 mai 2023
Disney/ Diaphana/ StudioCanal

Ce qu’il faut voir en salles.

L’ÉVÉNEMENT
LA PETITE SIRENE ★★☆☆☆

De Rob Marshall

L’essentiel

En dépit du talent d’Halle Bailey, seule vraie raison d’aller à sa découverte, la nouvelle adaptation live d’un classique d’animation Disney se noie dans une mise en scène insipide.

Adapter La Petite Sirène en live-action ? L’univers aquatique du film d’animation et ses personnages marins paraît pourtant peu taillé pour le monde humain, à l’opposé d’un Cendrillon, ou bien même d’un Mulan, qui peut miser sur sa dimension épique afin de créer du grand spectacle. Disney a décidé pourtant de s’y aventurer en accordant le personnage d’Ariel au monde qui nous entoure, en transformant la jouvencelle rousse en jeune femme afro-américaine, interprétée ici par la popstar Halle Bailey qui réussit à tirer le film vers le haut, sa présence constituant même la seule composante attrayante de ce tohu-bohu visuel, misant sur un photoréalisme difforme, bien loin des prouesses de l’avant-gardiste Avatar : La Voie de l’Eau. Car Rob Marshall se perd et nous perd, lui, dans une mise en scène insipide, où le mouvement semble proscrit, tandis que le travail sur les costumes frise le ridicule, avec un Javier Bardem en habit de Triton sorti tout droit d’une fan-fiction d’Aquaman.

Yohan Haddad

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PREMIÈRE A BEAUCOUP AIME

L’AMOUR ET LES FORÊTS ★★★★☆

De Valérie Donzelli

Tout commence comme une comédie romantique. Pour lui changer les idées, Rose entraîne sa sœur jumelle Blanche dans une soirée où elle rencontre Grégoire. Coup de foudre immédiat. Mariage et enfants vont suivre. Mais cette mélodie du bonheur fait vite entendre des notes dissonantes. Car sans le savoir, cette prof appréciée de tous vient de plonger dans une relation toxique qui l’isolera de tous. En portant à l’écran le livre d’Eric Reinhardt, Valérie Donzelli sort de sa zone de confort, métamorphose sa mise en scène (habituellement ludique aux accents pop) pour s’emparer de ce récit, sans fioriture, sans effet, privilégiant les plans séquence qui laissent la tension monter à un sur- découpage qui ferait sursauter. Avec une maîtrise impressionnante, elle nous plonge dans la tête de son héroïne au fil d’un thriller étouffant. Et signe son plus grand film, porté par des acteurs majeurs, Melvil Poupaud et Virginie. Un deuxième César consécutif lui tend les bras.

Thierry Cheze

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L’ODEUR DU VENT ★★★★☆

De Hadi Mohaghegh

Tout part d’une panne, celle du transformateur d’une maison isolée au milieu des plaines iraniennes où vivent un homme invalide et son fils alité. La réparation va nécessiter tout un périple. L’électricien en charge du problème (campé par le cinéaste lui-même), voit s’enchaîner les contretemps et les imprévus, ce qui ne l’empêche pas de garder un calme olympien. D’ailleurs tout le monde ici semble accepter ces impondérables qui braquerait l’homo « occidentalus » pour moins que ça. C’est peu dire qu’Hadi Mohaghegh – devant et derrière donc - fait corps avec son film d’une pureté implacable. Comme chez Abbas Kiarostami auquel on pense forcément beaucoup, la traversée d’un paysage invite à une lecture à la fois transcendantale et pragmatique des choses. L’image ne délivre ses secrets qu’à celui ou celle qui sait la regarder donc la ressentir. Un grand film en forme d’épopée, où les êtres avancent tant bien que mal au milieu d’une nature souveraine.

Thomas Baurez

 

PREMIÈRE A AIME

OMAR LA FRAISE ★★★☆☆

De Elias Belkeddar

Situé quelque part entre le film de gangsters, le traité sur l’amitié, le portrait social d’Alger et la comédie romantique, le premier long métrage d’Elias Belkeddar met du temps à trouver sa voie. Ainsi, dans le rôle-titre d’un bandit en cavale en Algérie après avoir été condamné en France, Reda Kateb a beau joué brillamment l’émotion mélancolique d’un binational au cœur déchiré, ça ne cadre pas toujours exactement avec le jeu beaucoup plus burlesque de Benoît Magimel qui campe son fidèle comparse. Mais à force de propositions visuelles surprenantes (comme des séquences de violence au montage frénétique qui rappellent les scènes d'action farfelues du Wong Kar-wai des Anges déchus et de Chungking Express), cette déclaration d’amour aux paysages algériens et à l’oralité méditerranéenne finit par faire mouche.

Damien Leblanc

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PREMIÈRE N’A PAS AIME

FACES CACHEES ★☆☆☆☆

De Joe Lawlor et Christine Molloy

Une étudiante en médecine vétérinaire contacte sa mère biologique, actrice, qu’elle n’a jamais rencontrée et fait le forcing pour tenter d’échanger avec elle, d’abord réticente, sans se douter que cet échange bouleversera leurs vies et les emmènera à se confronter au même homme. Le thriller ici ambitionné tout en non- dits, étrangeté et ambivalence se fracasse sur une mise en scène trop scolaire et visible qui étouffe le jeu de ses actrices et ne laisse jamais le suspense se développer. La forme tue le fond.

Thierry Cheze

 

Et aussi

Les Chevaliers du Zodiaque, de Tomasz Baginski

La Maleta, de Jorge Dorado

Paul- Armand Gette au pays des merveilles, de Sylvie Boulloud

Play dead, de Patrick Lussier

Tokyo stories de David Bickerstaff

Reprises

La Grande bouffe, de Marco Ferreri

Le Mépris, de Jean- Luc Godard