L’inoubliable prestation de Coluche devant la caméra de Claude Berri est sortie au cinéma le 21 décembre 1983.
Rares sont les films qui auront autant bouleversé l'image de leur acteur principal. Tchao Pantin, le drame de Claude Berri qui a valu à Coluche le César du meilleur acteur en 1984 fête aujourd'hui son quarantième anniversaire. Cinq prix ont en tout été remis au film à l'époque, dont deux à Richard Anconina (meilleur second rôle masculin et meilleur espoir), ainsi que ceux de la photographie et du son.
Fort de 3,8 millions d'entrées, Tchao Pantin fut aussi un joli succès en salles, puis à la télévision. Multi-rediffusée sur le petit écran, cette histoire de vengeance a marqué plusieurs générations de spectateurs. Elle est à présent disponible en VOD, notamment sur Première Max.
Tchao Pantin n'a plus de secrets pour vous ? Vraiment ? Voici pourtant trois anecdotes de fabrication qui valent le détour sur ce film inoubliable.
Coluche et le cinéma, l'amour vacheL’adaptation d’un livre du co-scénariste de La Piscine
Tchao Pantin met en scène une amitié nocturne entre deux solitudes : un pompiste alcoolo et dépressif et un jeune trafiquant de drogue. Une amitié à la vie à la mort car on va voir le premier ne reculer devant aucun danger pour venger le second après son brutal assassinat.
A l’origine de cette histoire, il y a un roman publié en 1982 par Alain Page, qui en co-signe aussi le scénario. Et celui-ci n’en était pas à son coup d’essai sur grand écran. Quatorze ans plus tôt, en 1968, il y avait fait ses premiers pas en co-signant le scénario de La Piscine de Jacques Deray avec Jean-Claude Carrière, sous le pseudo de Jean- Emmanuel Conil. Et celui qui créera pour la télévision les personnages de la célèbre série Les Cordier, juge et flic, passera même une fois derrière la caméra en 1986, le temps d’un long métrage pour le cinéma : Taxi boy avec Richard Berry et Claude Brasseur. Alain Page a aujourd'hui 94 ans.
Un manque d’enthousiasme… pourtant récompensé
C’est l’histoire d’un film… dont personne ne voulait. A commencer par son réalisateur Claude Berri qui ne voit pas bien quoi faire de cette histoire quand le producteur Christian Spillmaecker la lui propose. A un détail près qui va tout changer.
Berri imagine parfaitement dans le rôle du pompiste dépressif un comédien qu’il a déjà dirigé à deux reprises (dans Le Pistonné et Le Maître d’école) et que Spillmaecker vient de produire dans Banzaï : Coluche. Mais ce dernier aussi commence à botter en touche, explique qu’il n’a pas envie d’un rôle aussi noir, alors que dans sa vie il est sur le point de toucher le fond. Depuis sa candidature avortée à la Présidentielle de mai 1981, tout va de mal en pis pour lui. Sa femme a quitté le domicile familial avec leurs deux enfants Marius et Romain, Patrick Dewaere s’est suicidé avec l’aide de la carabine qu’il lui avait offerte et lui, l’amuseur public numéro un miné en outre par d’énormes soucis d’argent, a sombré dans la drogue. Ce personnage de pompiste usé par la vie a donc tout du miroir dans lequel il refuse de se regarder.
Et quand il va enfin accepter de l’incarner, Coluche va emmener ce personnage et le film encore plus loin que le scénario ne le laissait deviner. La critique saluera la performance, le public sera au rendez- vous (3,8 millions d’entrées, le huitième plus gros succès de 1983 en France) et le métier lui offrira son seul César de sa carrière (face, excusez du peu, à Gérard Depardieu, Yves Montand, Michel Serrault et Alain Souchon) avec un show mémorable sur scène pour fêter le triomphe de ce Tchao Pantin qui repartira en tout avec 5 statuettes (dont deux pour le seul Richard Anconina, donc).
La première BO de Charlélie Couture
En 1981, il a connu son premier carton public avec un 45 Tours extrait de l’album Poèmes rock : Comme un avion sans aile. Et deux ans plus tard, Charlélie Couture franchit un nouveau cap. Il signe sa toute première musique de film pour Tchao Pantin. Une première qui ne restera pas sans lendemain. Il a composé depuis plus de 15 bandes originales pour le cinéma, dont Taxi boy, Comme un avion de Marie-France Pisier ou encore les versions françaises des chansons de Randy Newman pour Toy story (le premier et le quatrième épisode).
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