Ecrivain, dramaturge et poète se réclamant à la fois du mouvement symboliste et du courant idéaliste, Jean-Marie Mathias Philippe Auguste Villiers de l’Isle-Adam naît à Saint-Brieuc le 7 novembre 1838 dans une famille de la noblesse française. Fils d’un père aristocratique, le marquis Joseph-Toussaint de Villiers, qui dilapide ce qu’il restait de la fortune, et de Marie-Françoise le Nepvou de Carfort-Daniel de Kérinou, le jeune Auguste est tour à tour appelé par son entourage, Comte puis Marquis. Noble mais pauvre, Villiers de l’Isle-Adam fait des études décousues dans diverses écoles et collèges de Bretagne, à Saint-Brieuc, Vannes ou Rennes. Il se montre en même temps très doué pour le piano et découvre la poésie.En 1855, à un peu moins de vingt ans, ce descendant de l’illustre Philippe de Villiers de l’Isle-Adam, chevalier de l’Ordre de Malte, voit ses parents vendre leurs biens et aller s’installer dans la capitale.A Paris, Villiers de l’Isle-Adam se fait quelques amis à Montmartre et à la Brasserie des Martyrs, Léon Dierx et Catulle Mendés notamment. Il admire Baudelaire qu’il rencontre en 1859, tout en restant respectueux des grandes voix romantiques de Musset et de Vigny. Il entre en littérature avec Deux Essais de poésie, qu’il publie en 1858, suivi d’un volume de Premières Poésies en 1859. Ces deux ouvrages passent inaperçus.Il passe alors timidement au roman avec Isis, en 1862. Faute de succès, il s'essaie au théâtre, mais les pièces Ellen en 1865 et Morgane en 1866 sont refusées. Il retourne à la poésie. Il est comparé à Musset dans le Parnasse contemporain, mais cela ne suffit pas pour le sortir de l’ombre. Entre-temps, il se fiance avec Estelle, la seconde fille de Théophile Gautier. Ce projet d’union est désapprouvé par la famille de Villiers et les fiançailles sont rompues.En 1867, Villiers devient rédacteur en chef de la Revue des Lettres et des Arts, fondée par les frères Thomas et Armand Gouzien. Il se trouve parmi les collaborateurs de cet hebdomadaire et fréquente ainsi des écrivains célèbres tels que Mallarmé, Verlaine, Banville et les Frères Goncourt.En 1869, il écrit son premier conte cruel, intitulé L’Intersigne, récit qui se consacre aux communications troublantes qui précèdent la mort en l’annonçant, en même temps qu’un court roman Claire Lenoir. Mais encore une fois, ces ouvrages ne rencontrent aucun succès.Comme pour beaucoup d’écrivains, l’année 1870 est vécue sur le mode de la rupture, causée par l’effondrement du Second Empire et par l’avènement de la IIIe République, sur fond de guerre franco-allemande et de tensions internes. Lorsque la Commune est déclarée, Villiers de l’Isle-Adam prend le parti des insurgés, même si par opportunisme il change de camp quelques temps après.Il est aussi candidat légitimiste battu aux élections de janvier 1881 pour le conseil municipal du dix septième arrondissement de Paris. Sa situation financière, déjà précaire, se complique avec la mort en août 1871 de Mlle de Kérinou, marraine et parente de sa mère, qui les soutenait matériellement. Durant ces années, il a beaucoup de mal à faire jouer ses nouveaux écrits, L’évasion, La Tentation et surtout Axel dont le premier acte est publié en 1872. Ses contes marchent mieux. Il en publie régulièrement de 1873 à 1877 dans des revues, telles que Renaissance Littéraire et Artistique et la Semaine Parisienne.Au lendemain de son échec aux élections municipales, naît Victor-Philippe-Auguste, fils naturel de Villiers et d’une veuve dont il est le concubin, Marie Brégeras, née Dantine. Un an plus tard, au mois d’avril 1882, sa mère meurt. En 1883, paraît son premier recueil Contes cruels chez Calmann-Levy, et c’est le succès tant attendu. C’est enfin la notoriété. Il bénéficie à la même époque de solides amitiés littéraires et forme avec Mallarmé, Huysmans et Bloy un cercle très intime et fidèle. Les principales revues lui ouvrent leurs pages : Le Gil Blas, La Vie moderne, La Jeune France.Villiers de l’Isle-Adam publie en 1886 L’Eve future, roman où se mêlent science-fiction et surnaturel avec, en filigrane, un regard ironique sur le progrès. Ainsi, deux œuvres majeures ont suffi à sortir tardivement de l’ombre cet admirateur d’Edgar Poe et de Baudelaire. En 1887, Villiers publie Tribulat Bonhommet, un recueil de contes, suivi de deux autres, en 1888, Histoires insolites et Nouveaux Contes cruels.Au cours de l’hiver 1889, ce passionné de Wagner pour son art total, est atteint d’un cancer des voies digestives alors qu’il est dans le dénuement le plus total. Il meurt le 18 août de la même année, à Paris.
Nom de naissance | de Villiers de L'Isle-Adam |
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Nationalité | Français |
Genre | Homme |
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