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Dans le film de Bruce A. Evans, Kevin Costner fait un parfait homme d’affaire sérieux et père de famille modèle. Les apparences sont trompeuses et derrière cette façade lisse se cache en fait un tueur sanguinaire. Habitué à voir Kevin Costner dans des rôles de séducteur, on est agréablement surpris par sa performance dans le rôle de cet homme accro au meurtre. Dommage que le film frôle parfois le slasher où l’hémoglobine est servie à volonté. On espérait une sorte de Dr Jekyll et Mister Hyde revisité et modernisé, on se contentera d’un simple divertissement.
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Mr Brooks est un riche père de famille modèle qui devient serial-killer la nuit. Une fliquette à problèmes enquête mais ne peut malheureusement rien pour les futures victimes de ce surréaliste navet au rang desquelles il convient de nous compter. On vous aura mis en garde: c'est l'un des plus mauvais film de ces...allez, vingt dernières années.
Toutes les critiques de Mr. Brooks
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
- Téléramapar Frédéric Strauss
Inutile de dire que cette profusion d’instincts meurtriers finit par se retourner contre le film, qui semble parfois virer à la comédie macabre parodique. Mais l’excès fait aussi passer un petit vent de folie sympathique et donnerait presque un côté baroque à cette production standard. Kevin Costner, en tout cas, ne passe pas à côté de son contre-emploi.
- Fluctuat
On aime Kevin Costner, sa distance polie, son côté désuet, sa présence en creux rassurante. Avec Mr. Brooks l'ancien Bodyguard tente de pervertir son image en devenant un parfait serial killer schizo. Une tentative évidemment ratée mais où l'acteur s'impose malgré son rôle. Le film beaucoup moins.
Exprimez-vous sur le forum Mr. BrooksOn devrait toujours avoir une bonne raison d'accueillir un film avec Kevin Costner. Ce grand acteur un peu oublié dont chaque nouveau film ne provoque plus la liesse de foules en délire. Malgré une carrière de réalisateur inégale (sauf Open Range, beau western romantique), Costner a toujours su sauver les apparences et son intégrité. Le plus petit rôle, dans le film de la moindre importance, est tenu chez lui avec rigueur et élégance. Par un subtil mélange de distance et de professionnalisme, de discrétion et de pudeur, il fait exister ses personnages avec une singularité qui lui appartient. C'est souvent parce qu'il n'inspire rien (ou plus), parce qu'il est inassignable ou qu'il n'a aucun tic que Costner donne à ses rôles une dimension étrange et secrète. Une face cachée donc, qu'on serait tenté de débusquer pour définir ce qu'on croit être un masque - ce qui est aussi un peu l'idée de ce Mr. Brooks et encore une fois une mission impossible.Chez Bruce A. Evans (un film, Kuffs, dont on garde un vague souvenir de notre folle jeunesse), Costner tente de commettre un crime parfait. En prenant le rôle de Mr. Brooks, qui le jour s'habille de son costume de célèbre chef d'entreprise et parfait père de famille, et la nuit celui de méthodique tueur en série accompagné de son moi imaginaire (William Hurt), il tente, comme d'autres avant lui, de tuer sa propre image. Il veut jouer avec l'ombre et la lumière, l'homme public et la vérité, donner une dimension trouble et psychologique à son visage lisse. Cherchant à pervertir son image, déjouer les apparences, prendre un rôle d'habitude réservé à d'autres, il tente de créer une classique logique du contre emploi et à la fois de l'acteur idéal. Mr. Brooks donc, thriller schizo pour acteur énigmatique dont l'ambiguïté tenait justement sur l'idée qu'il a toujours été inutile de savoir qui se cachait derrière le masque Costner. A cela le film tente de donner une réponse, plutôt de nous montrer que le mal existe même là où on ne l'attend pas, comme si on en doutait.Mais Costner n'est pas seul. Mr. Brooks multiplie les intrigues, d'un côté la double vie de Costner, entre boulot et addiction au crime, de l'autre celle de Demi Moore, entre son divorce et son travail de flic qui la mène sur la piste de Costner et de celle d'un serial killer échappé de prison. Sans oublier celui qui fait chanter Costner pour s'initier au crime, et sa fille qui revient subitement de la fac et qu'on soupçonne de meurtre (on tue de père en fille, c'est connu). Beaucoup de choses donc, qui se croiseront inévitablement, selon une pure logique du sens pratique voulant que rien ne se perde. Mais, est-ce que tout ça fonctionne ? Pas vraiment. Le procédé d'abord, le moi imaginaire poussant Costner au crime apparaît à l'image (à travers Hurt donc). Le film multiplie ainsi les temps intérieurs mais visibles dans la réalité où Costner parle avec Hurt, comme une matérialisation de son esprit. Une manière d'éviter la banalité d'une voix off tout en s'assurant d'un petit effet schizo au moindre prix. Si l'idée marche dans certaines scènes, l'ensemble tourne vite au gadget.Pour le reste, à part s'épuiser à nous faire croire à l'ambivalence de Costner (qui échoue évidemment, puisque son plan s'avérant parfait, son image reste entière, et le mal invisible), Mr. Brooks est un peu paumé. En ajoutant des intrigues au récit principal (Brooks a voulu tuer une dernière fois, il s'est fait surprendre, ce qui l'oblige à recommencer tout en initiant un autre et en ayant Demi Moore sur sa trace), Evans se contente du minimum avec ce qu'il faut de fausse élégance pour croire à la complexité théorique de son film. La pire des sous-intrigues étant celle de la fille, aussi improbable que ridicule (le meurtre, c'est dans les gênes ?!). A laquelle s'ajoute (dans le pire) la dimension catho indispensable à un tel sujet. Litanie de la culpabilité, du pouvoir de l'homme sur l'homme devant Dieu, tout un appareillage poseur qui se paie au format discount sa métaphysique d'occidental complexé. Reste évidemment Kevin Costner (Demi Moore existe à peine) qui malgré tout vampirise le film. Sa présence suffit à rendre Mr. Brooks intéressant. Il faut voir comment tous les stigmates de ce genre de rôle ricochent sur lui. Costner n'est jamais inquiétant, et c'est justement parce qu'il ne l'est pas, qu'il l'est vraiment. Il apporte fadeur et distance là où d'autres réciteraient leur manuel de l'Actors Studio. C'est peut-être pas grand chose, mais déjà pas si mal. Mr. Brooks
De Bruce A. Evans
Avec Kevin Costner, Demi Moore, William Hurt
Sortie en salles le 29 août 2007
© La Fabrique de Films
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- Lire le fil acteur sur le blog cinémaTélé 7 jourspar Julien BarcilonOffrir ce rôle à contre-emploi de psychopathe policé à Kévin Costner est la meilleure idée de thriller au casting VIP, bancal et (dé)cousu de fil blanc.
Le JDDpar Danielle AttaliOn imagine que le rôle ait pu séduire Kevin Costner, pourtant ménagé par un scénario aussi bizarre et schizophrène que son personnage d'antihéros. Cela ne fait pourtant pas décoller le film pour autant, qui reste jusqu'au bout un thriller mal fichu.
Ellepar Françoise DelbecqAvec un scénario alambiqué dont on décèle vite les grosses ficelles, ce polar "psychologique" ne parvient pas à capter notre intérêt malgré cette question: peut-on être assassin de père en fille? On passe.
Le Mondepar Thomas SotinelAu bout de deux heures de détails grotesques et sanglants et d'un fatras scénaristique mélangeant génétique et psychanalyse de bazar, le charme s'est tout à fait dissipé.
Paris Matchpar Alain SpiraPour son grand retour, Kevin Costner n'a vraiment pas choisi le bon pur-sang. Même si sa prestation est honnête, ce n'est pas en chevauchant un scénario bête à manger du foin qu'il gagnera la course aux Oscars. Dans ce film qui accumule les situations grotesques, on voit même ce brave Mr. Brooks aller aux Alcooliques Anonymes pour se débarrasser de son ivresse de tuer comme on renonce à la bouteille.