-
Portrait cynique, implacable et touchant d’un homme médiocre à la dérive dans notre ère de misère sociale, où les centaines d’amis Facebook ne brisent en rien la plus profonde solitude, La Vie très privée de monsieur Sim avait, sous la plume de Jonathan Coe, la portée froidement critique de la société britannique que renferme toute l’œuvre de l’écrivain. Sans négliger totalement la nature parabolique de l’histoire dans son adaptation, Michel Leclerc ressert la focale sur l’étude de caractère, d’autant plus nettement qu’il remet son antihéros entre les mains du taciturne Jean-Pierre Bacri, dont le choix est d’une rare évidence. Pour le réalisateur du Nom des gens, l’éternel ronchon du cinéma français, passé maître dans l’art du cynisme, élargit un peu sa palette émotive et parvient à faire de l’ennuyeux monsieur Sim un homme subtilement mais simplement bouleversant. Il donne vie à ce quinqua en crise qui prend la tangente au volant de sa Renault rutilante, équipée d’un GPS dernier cri avec qui il noue une relation affective déprimante, et qui choisit de visiter son passé plutôt que de vendre des brosses à dents révolutionnaires. Ballade mélancolique, road-trip halluciné et initiatique, exploration profonde de la solitude, l’amer et sincère ...monsieur Sim est surtout un beau voyage des ténèbres vers la lumière.
Toutes les critiques de La vie très privée de monsieur Sim
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
Jean-Pierre Bacri excelle dans la peau de ce personnage comique et bouleversant à la fois, qui s'impose comme l'un de ses très grands rôles.
-
Quand bien même le scénario serait trop lisible et parfois inutilement tarabiscoté, se risquant sur des pistes qu’il ne peut réellement développer, le film reste très agréable
-
On aime Jean-Pierre Bacri à la sortie de la salle au point de pardonner les baisses de régime de l’ensemble et de retourner le voir inlassablement comme une habitude chère qui fait un bien fou. Encore!
-
Fourmillant d’idées et de fraîcheur, La Vie très privée de Monsieur Sim est une exploration ludique de la psychologie sociale, de notre rapport à nous-mêmes et aux autres. Une belle leçon de vie et d’humanité.
-
Une sortie de route en bonne et due forme.
-
Il en faut du temps et des lourdeurs scénaristiques pour que le ringard se mue en paumé attachant, pour que l'ennuyeuse caricature devienne un homme de chair et de détresse. Quelques belles trouvailles, et c'est dans la poche. De justesse.
-
(...) à mesure que le film avance vers son épilogue, et malgré quelques rares scènes où le navrement de M. Sim devient hilarant, sa neurasthénie finit par être contagieuse.
-
Dans ce voyage à la recherche de soi, Leclerc est moins original ou poétique que Podalydès, plus dans les clous du genre, mais l’abattage de Bacri donne au film son charme et son énergie.
-
Quasiment de tous les plans, Jean-Pierre Bacri est terriblement attendrissant en quinquagénaire candide et désabusé qui ne s’aime pas mais a tant besoin qu’on l’aime.
-
Entre une loufoquerie souvent forcée et une critique sociale trop timide, Michel Leclerc peine à trouver le ton.