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Le nouveau film d’Asia Argento est placé sous le très haut et très intimidant patronage de "L’Incompris", totem du mélodrame italien signé Luigi Comencini, dans lequel un jeune garçon souffre de l’indifférence de son père (on en voit d’ailleurs un bref extrait à la télévision). Évidemment, la réalisatrice l’accommode à sa sauce autobiographique sans toutefois jamais chercher à l’égaler. Tour à tour foutraque et poignant, vulgaire et inspiré, le chemin de croix de sa petite héroïne emprunte la voie de l’hystérie baroque et d’une certaine audace tant visuelle que psychologique pour dépeindre la solitude de l’enfance et le narcissisme névrosé des gens du spectacle (maman Daria, papa Dario, prenez donc ça dans les dents !). À l’arrivée, quelques éclats de vérité jaillissent avec une force insoupçonnée, des bouffées de poésie exhalent un parfum joliment toxique et la dernière séquence finit par balayer les excès qui, parfois, nous éloignent de la dimension fondamentalement viscérale et passionnée du projet.
Toutes les critiques de L'incomprise
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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A la fois bouleversant, drôle et déchirant, le troisième film d’Asia Argento ne laissera personne indifférent.
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Asia Argento ose tout, et si "L'Incomprise" semble parfois partir dans tous les sens, on y sent en permanence la patte d'une authentique cinéaste.
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Moins poseuse et trash qu'il y a dix ans, Asia Argento réalise une chronique assez attachante dans laquelle elle traduit de manière universelle ce qui se passe dans la tête et le corps d'une fille de 9 ans tout en racontant comment l'imagination permet de supporter le réel et la capacité de chacun à appréhender le monde, avec ou sans les autres.
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Asia Argento a mis toute sa sensibilité et un réel talent de mise en scène dans cette chronique familiale douce-amère et un rien barrée. Un film conçu comme une métaphore universelle des aspérités et de la solitude de l'enfance, qu'illumine l'épatante Giulia Salermo.
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Malgré la gravité des thèmes abordés par le scénario, la réalisatrice fait preuve de modernité dans son interprétation de ceux-ci en évitant de donner à la mise en scène un ton mélodramatique manifeste. Asia Argento prouve avec ce film ses talents de réalisatrice mais surtout de directrice d’acteurs, qu’elle a su magnifier par sa mise en scène sensible, originale et résolument détonante.
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Traitée sur un mode décalé et toujours avec sensibilité, une chronique lucide, souvent cruelle, dont on ne sort pas indemne.
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Là où Asia Argento convainc, c’est en ajoutant une touche de rêverie et d’innocence à des scènes que l’on pourrait si facilement trouver sordides.
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On a le sentiment que "L'Incomprise "disparaît peu à peu derrière ses effets de manches, et finit par faire beaucoup de bruit pour rien, malgré le talent évident d'Asia Argento.
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L'empathie d'Asia Argento sur cette gamine déchirée entre un père comédien et une mère volage est communicative. Une belle maturité de cinéaste.
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Dans ce journal intime forcément imparfait et brouillon surgissent quelques instants de grâce où s’exprime une forme de tendresse rétrospective, sinon de pardon, à l’égard d’un passé familial à la fois toxique et exaltant.
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Asia Argento a su contraster son film avec délicatesse. Avec une mise en scène créative, elle parvient à révéler un élégant sentiment de nostalgie en filmant cette enfance qui souffre mais jamais dépourvue d'une innocence attachante et drôle.
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Une proposition cinématographique moins ouvertement subversive et provocante que les œuvres antérieures de la metteur en scène italienne. (...) Asia Argento tire un récit d’une ténébreuse beauté où l’enfance sacrifiée aura rarement été aussi bien exposée, sans excès ni effets superfétatoires et pourtant terriblement tragique.
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L'émotion trouve plus difficilement sa voie avec Asia Argento, qui semble animée moins par la tendresse que par la rage. (...) Mal-aimée et au centre de tout, la petite Aria a plus de mal à porter ce film attachant, et en partie autobiographique.
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La véritable force du film d’Asia Argento réside toutefois dans la façon dont elle parvient à construire, au cœur d’un projet qui pourrait n’être que banal ou inutilement narcissique, des moments uniques, inédits au cinéma. L’inventivité de la cinéaste est alors explosive.