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Ce serait facile de faire la peau du premier long de Bruno Merle. La presse s’en est d’ailleurs chargée. Trop de références (Scorsese, Spike Jonze), trop de tics visuels, trop de plans, trop inclassable (ni auteur, ni genre), trop d’idées… Mais voilà : pour une fois qu’un film français prend des risques, pour une fois qu’un jeune réal met ses couilles sur la table et se met pluskapoil montrant - cash - son désir de cinéma, nous, on a envie de le défendre. Et de dire que cet essai gonzo est un pari risqué sacrément couillu. Et puis, Youn est tellement bon (si, si) que Héros s’impose, finalement, grâce à lui.
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Bruno Merle ne redoute pas les comparaisons. Son premier film patît pourtant de sa proximité thématique avec La valse des pantins (83), de Martin Scorsese, chef-d'oeuvre définitif sur la vanité de la gloire et les dessous de la folie ordinaire. De fait, Héros enfile les clichés poujado-situationnistes: combat du sans-grade contre le nanti, de l'authentique contre le superficiel, de l'art avec un grand A contre la culture de masse... Des mots mais pas de discours de fond.
Toutes les critiques de Héros
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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S'il [Michael Youn] convainc plutôt en fan disjoncté (il ne met pourtant pas d'eau dans son hystérie), le scénario, lui, n'emporte pas franchement l'adhésion. Il grille trop vite ses cartouches pour tenir la distance sans se répéter. Le malaise ressenti s'apparente parfois à de l'ennui.
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Mieux vaut être coutumier des films gore bourrés de degrés pour apprécier "Héros", qui oscille sans cesse entre le Grand-Guignol et le drame intimiste. Si bien que, comme le type pris en otage qui attend patiemment que ça se passe, on a du mal à être captivé. Un film qu'on conseille surtout aux fans de Michaël Youn, ce qui devrait déjà faire du monde.
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Fausse joie garantie. Le film part bien. Vraiment. On veut croire Michael Youn capable de mener à bien ce rôle à contre-emploi. Et puis petit à petit le syndrome Morning live reprend le dessus, toutes les scènes émouvantes du film sont éclaboussées d’images inutiles : Michael Youn en slip, Michael Youn tout nu… Dommage parce qu’en dehors d’une collection de sous-vêtements originaux, Youn a du potentiel. Notamment lorsqu’il incarne un clown triste qui voit le ratage de sa vie défiler au son de la célèbre chanson « Be a clown », encore faut-il avoir le courage de le rester jusqu’au bout.
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Bien décidé à changer de répertoire, Michaël Youn se jette dans la peau d'un personnage pour montrer qu'il peut aussi en imposer dans le dramatique. Malheureusement, ce film hystérique, aussi ambitieux que mal écrit, devient vite une épreuve pour le spectateur. Mal dirigé, Youn reste dans la même outrance que d'habitude. Il est le même, mais en négatif ! Incapable de moduler son jeu, il nous soûle sans nous donner d'ivresse.
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Hélas, Bruno Merle veut tellement en imposer qu’il ne nous épargne rien, ou presque. Flash-back, écran divisé en deux, ralentis, accélérés… Truffé de mauvaises « trouvailles » (le regard caméra quand le personnage s’adresse au cinéaste), Héros n’en finit plus de se regarder et de nous laisser de côté, essorés. (...) Aussi prétentieux sur le fond que sur la forme, Héros se veut une satire de la société de divertissement ou, mieux encore, une réflexion sur la viscérale solitude des (anti)héros modernes. Il ne réussit qu’à nous faire le coup du clown triste, et c’est déjà trop.
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Dans ce huis clos qui part dans tous les sens et ne va finalement nulle part, c'est Michaël Youn qui semple avoir perdu les pédales et prend en otage la caméra de Bruno Merle. L'humoriste s'offre un one-man-show sur grand écran, ni drôle, ni émouvant, ni convaincant.