Fille aînée d’un couple de commerçants, Sylvia Jeanjacquot voit le jour le 2 novembre 1951 à Pavillon-sous-Bois dans la région Île-de-France, à Seine-Saint-Denis.Elle interrompt ses études et quitte l’école (sans diplôme) à l’âge de 16 ans, avant de travailler durant 5 ans comme vendeuse de sous-vêtements. Elle a donc 21 ans quand elle intègre le monde de la nuit parisienne par sa porte la plus « marginale », comme elle la décrit si sobrement.Devenue prostituée et cambrioleuse, elle met au monde, trois années plus tard (1975), une petite fille que ses propres parents prendront totalement en charge.Il faut attendre encore trois années supplémentaires avant que la jeune femme ne rencontre enfin l’homme qui va littéralement transformer sa destinée. Nous sommes au mois de juin 1978 et Jeanjacquot fait la connaissance d’un certain Pierre, un soir, au hasard du comptoir d’un bar à hôtesses de Pigalle où elle travaille comme barmaid.Ce mystérieux Pierre s’avère être "l'homme aux mille visages", ou le fameux gangster Jacques Mesrine. Bien qu’il finisse par avouer à la jeune femme, à peine un mois plus tard, sa vraie identité, sans lésiner sur les détails les plus rebutants, elle consent à le suivre dans ce qui va devenir la cavalcade légendaire de la plus célèbre version française de Bonnie & Clyde. Ensemble, ils parcourent le monde (Italie, Maroc, Londres…) sur une durée d’un an et demi jonchée de "coups", plus ou moins connus, planifiés par Mesrine.Le 2 novembre 1979, à 15 h 15, alors que le couple s’apprête à fêter le 28e anniversaire de Sylvia, les agents membres de la Brigade de Recherche et d'Intervention (BRI) du commissaire principal Robert Broussard encerclent la BMW de Mesrine, à la porte de Clignancourt, à Paris. C’est là qu’a lieu la désormais célèbre fusillade dans laquelle Jeanjacquot perd son compagnon, son œil gauche, son os du poignet droit et son caniche Fripouille.Neuf ans après le drame, elle fait paraître un livre intitulé L'instinct de Vie, 18 mois de Cavale avec Mesrine dans lequel elle relate cette année et demie hors du temps qu’elle a passé avec le fascinant hors-la-loi.A la fin de l’année 2008, alors que le réalisateur Jean-François Richet sort son diptyque Mesrine - L'instinct de mort et L'Ennemi public n°1, Sylvia Jeanjacquot intente un procès pour avoir le droit de visionner le film. Son action en justice n’aboutit pas en sa faveur, ce qui ne l’empêche pas d’exprimer publiquement et clairement son avis ; elle trouve Vincent Cassel, qui joue le rôle de Mesrine, « trop énorme », se défend d’être « cette petite chose fragile » que semble, selon elle, incarner Ludivine Sagnier, l’actrice qui interprète le rôle de la dernière compagne du gangster, et enfin reproche au scénario qu’elle traite d’« immonde », de les présenter, avec Mesrine, comme « deux loques alcooliques et nymphomanes ».
