Klaus Kinski est un acteur allemand né le 18 octobre 1926 à Zoppot, dans la République de Dantzig (aujourd'hui Sopot en Pologne). Décédé le 23 novembre 1991 à Los Angeles d'une crise cardiaque, il est certainement, avec Hardy Krüger, l'un des acteurs allemands les plus célèbre sur la scène internationale. Avec Werner Herzog, il est l'initiateur de la nouvelle vague allemande mais le public se souvient également de lui pour ses colères légendaires et ses déclarations scandaleuses. Il est le père des acteurs Pola Kinski, Nastassja Kinski et Nikolai Kinski, acteurs qui ont pris leurs distances avec ce père au "comportement incontrôlable".Issu d'une famille de quatre enfants, Klaus grandit dans la misère. Son père est pourtant pharmacien et sa mère infirmière, mais durant la Grande Dépression, les temps sont durs, en Allemagne plus qu'ailleurs. Dans l'espoir d'un peu plus de confort, la famille Kinski quitte le territoire de Dantzig pour s'installer à Berlin.Dans la capitale allemande, Klaus vit de petit larcins, jusqu'en 1943, année où, à 18 ans, il est mobilisé dans la Wermacht. Pendant l'hiver 1944, son unité est transférée aux Pays-Bas, et après plusieurs mois passés à l'arrière, Klaus fait son baptême du feu lors de l'opération Market Garden. Klaus est alors fait prisonnier par les britanniques après deux jours d'acharnés combats. Dans son autobiographie, Kinski donne une autre version de ces faits. Il explique en effet avoir déserté ses rangs puis avoir été repris par la Wechmacht. Condamné à mort pour désertion, il serait une nouvelle fois parvenu à s'échapper, à se réfugier dans les bois, avant de se rendre à l'armée britannique.Débuts sur les planchesQuoi qu'il en soit, Kinski est transféré dans un camp de prisonnier en Angleterre, à Colchester. Bien que le navire l'emmenant en Angleterre fut torpillé par U-Boat allemand, Kinski arrive sain et sauf au Camp 186. Pour tromper l'ennui et divertir ses camarades, Kinski monte alors sur scène. Libéré en 1946, de retour en Allemagne, il se consacre au théâtre, apparaissant notamment dans des pièces de Jean Cocteau : La Machine à écrire et La Voix Humaine.En 1948, il fait ses premiers pas au cinéma, dans Morituri d'Eugen York, puis décide de partir en France. Ce n'est qu'au début des années 50 que Klaus rentre en Allemagne, où il se produit sur scène avant de s'orienter principalement vers le cinéma. Durant les années 50, il enchaîne les petits rôles dans des films comme Le Traître (Anatole Litvak, 1951), La Peur (Roberto Rossellini, 1954) ou encore Le temps d'aimer et le temps de mourir (Douglas Sirk, 1958).Progressivement, Kinski décroche des seconds rôles, notamment dans les films d'Alfred Vohrer, de Rudolf Zehergruber et de Franz Josef Gottlieb. En 1965 il est notamment à l'affiche de Guerre Secrète (Terence Young, Carlo Lizzani et Christian-Jaque), de L'Homme d'Istambul (Antonio Isasi Isasmendi), de Et pour quelques dollars de plus (Sergio Leone), et de Docteur Jivago (David Lean). Commence alors pour Kinski une belle carrière dans les films de Série B italiens.Kinski, acteur de Série BC'est au côté de Damiano Damiani qu'il commence sa carrière italienne, enchaînant alors les premiers rôles, souvent de méchants, comme dans El Chuncho. Il tourne alors pour Don Sharp (Opération Marrakech, Le Voyage à la lune), Giuliano Montaldo (Le carnaval des truands), Yves Boisset (Coplan sauve sa peau), Giorgo Capitani (Chacun pour soi), Gianfranco Parolini (Sartana) ou encore Duccio Tessari (Le Bâtard).Il faut néanmoins attendre l'année 1968 et son rôle dans Le Grand Silence de Sergio Corbucci pour que la France s'intéresse réellement à Kinski. L'année suivante, il interprète le marquis de Sade dans Justine ou les infortunes de la vertu de Jésus Franco, réalisateur qu'il retrouve en 1970 pour Les Nuits de Dracula. Jean Delannoy le recrute de son côté pour La Peau de Torpédo.Durant la décennie 1970, il continue d'enchaîner les rôles, apparaissant notamment dans Macho Callaghan se déchaîne (Demofilo Fidani, 1971), Priez les morts, tuez les vivants (Giuseppe Vari, 1971), La Clinique sanglante (Fernando di Leo, 1971) ou encore Les Fantômes de Hurlevent (Antonio Margheriti, 1971).Rencontre avec HerzogC'est à cette époque qu'il rencontre Werner Herzog, qui le détourne quelque peu des films de Série B au profit d'un cinéma d'auteur. Ainsi, en 1972, il tourne pour Herzog dans Aguirre, la colère de Dieu et livre une prestation qui incitera le réalisateur à le qualifier de "génie". Par la suite, il tourne pour Joe d'Amato et Sergio Garrone avant une nouvelle fois d'éclabousser l'écran de tout son talent dans L'important c'est d'aimer d'Andrzej Zulawski. En 1975, il retrouve Damiani pour Un génie, deux associés, une cloche puis Jésus Franco pour Jack l'éventreur.Désormais considéré comme un acteur confirmé, Kinski multiplie les performances. Dans Nuit d'or (Serge Moati, 1976), Opération Thunderbolt (Menahem Golan, 1977), Madame Claude (Just Jaeckin, 1977), Mort d'un pourri (Georges Lautner, 1977), La Chanson de Roland (Frank Cassenti, 1978), The Buddy Holly Story (Steve Rash, 1979) ou encore Zoo Zéro (Alain Fleischer, 1979). En 1979 il retrouve également Herzog à deux reprises. Pour Nosferatu, fantôme de la nuit et Woyzeck, deux films qui une nouvelle fois contribueront à sa renommée internationale.L’appât du gainMais si son talent est connu et reconnu, le personnage de Kinski est également très controversé. En effet, il est réputé pour ses coup de colère ravageurs et son tempérament difficile. Il a aussi un certain penchant pour la bouteille - sa colère face à Yves Morousi et son intervention alcoolisé sur le plateau d'Apostrophe face à Bernard Pivot restent dans les mémoires. Aussi, ses relations avec les réalisateurs son parfois compliquées, d'ailleurs Werner Herzog a réalisé en 1999 un documentaire relatant de cet état de fait : Ennemis Intimes.Car si Kinski est un génie, il avoue choisir ses films, non pas pour un scénario ou un réalisateur, mais pour le cachet qu'il touche et en fonction de la durée du tournage. Ainsi, il aurait refusé des offres de Steven Spielberg (Les aventuriers de l'arche perdue) et d'Akira Kurosawa, uniquement car le salaire qu'on lui proposait n'était pas assez conséquent.Des déclarations scandaleusesSon personnage est d'autant plus controversé, qu'en 1975, dans son autobiographie Crever pour vivre, il fait part de son goût pour la démesure et ses préférences sexuelles pour les jeunes femmes mineures. Le monde du cinéma et sa famille sont outrés. Ses enfants sont alors éloignés de lui. Car Kinski est le père de trois enfants : Pola Kinski, née en 1952 de son union avec Gislinde Kühlbeck ; Nastassja Kinski, née en 1961 de son union avec Ruth Brigitte Tocki et Nikolai Kinski, né en 1976 de son union avec Geneviève Minhoi-Loanic. Ses enfants sont également devenus acteurs. Pola a une carrière en Allemagne tandis que Nastassja est célèbre pour son rôle dans le film Tess de Roman Polanski et Nikolai pour ses rôles dans Kinski Paganini (au côté de son père), Klimt de Raoul Ruiz et Aeon Flux de Karyn Kusama.C'est donc loin de ses enfants que Kinski termine sa carrière. Durant les années 80, le public peut le retrouver dans La Femme enfant (1980) de Raphaële Billetdoux, mais aussi dans Les fruits de la passion (1981) de Shuji Terayama au côté d'Arielle Dombasle, Victor la gaffe (1981) de Billy Wilder, Les armes du Pouvoir (1982) de James Toback, La petite fille au tambour (1984) de George Roy Hill. Il retrouve également Herzog pour Fitzcarraldo en 1982 et Cobra Verde en 1987. En 1988 il est à l'affiche de Nosferatu à Venise d'Augusto Caminito tandis que l'année suivante il réalise son premier film : Kinski Paganini, film qui sera également son dernier.Kinski, un père prédateurEn effet, il décède le 23 novembre 1991 à l'âge de 65 ans d'une crise cardiaque. De sa famille, seul son fils assiste à ses funérailles. Incinéré, ses cendres sont dispersées dans l'océan Pacifique. Car voilà, des années après sa mort, ses filles ne lui ont pas pardonné son attirance pour les jeunes filles. Elles l'accusent même d'avoir abusé d'elles étant petites. Nastassja Kinski dénonce un père tyrannique et l'accuse de viol. Pola aussi l'accuse, en 2013, dans son autobiographie intitulée Kindermund (De la bouche des enfants). Elle explique que son père l'aurait violé régulièrement entre ses 5 ans et ses 19 ans. Pola explique : "Après un viol il m'a rhabillé en quelques instants, remontant ma culotte, me remettant mon aube. Ses yeux ont fixé les miens : «Tu ne diras rien. Jamais. Si tu parles j'irai en prison»". Pour elle son père était "un être humain qui n'en respectait aucun", un homme qui se comportait à la maison comme dans ses films. Un fou en liberté. "Il jetait ses mégots dans la soupe au restaurant, insultait les serveurs, conduisait des Ferrari à tombeau ouvert, fracassait tous les objets lui tombant sous la main en les jetant contre un mur, multipliait les scènes, insultait les spectateurs, piétinait les journalistes venus l'interviewer". Un homme au "comportement incontrôlable". Nastassja, de son côté, déclare : "S'il était en vie, je ferais tout pour l'envoyer derrière les barreaux et obtenir qu'il soit condamné à perpétuité. Je suis heureuse qu'il soit mort".
Nom de naissance | Klaus Kinski |
---|---|
Naissance |
Zoppot, Free City of Danzig [now Sopot, Pomorskie, Poland] |
Décès | |
Genre | Homme |
Profession(s) | Acteur, Interprète |
Avis |
Biographie
Filmographie Cinéma
Année | Titre | Métier | Rôle | Avis Spectateurs |
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2015 | Louis Ii De Baviere | Acteur | le prince Otto | |
1999 | Ennemis intimes | Acteur | lui-même | |
1987 | Nosferatu a venise | Acteur | NOSFERATU | |
1987 | Cobra Verde | Acteur | Francisco Manoel da Silva 'Cobra Verde' | |
1984 | Nom De Code : Oies Sauvages | Acteur | Charlton |
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