C'est l'un des films les plus attendus de 2013 : avec Le Passé, le cinéaste Iranien Asghar Farhadi débarque en France et signe une chronique sociale doublé d'un thriller psychologique intense - comme le laisse entendre et voir cette bande-annonce.Ours d'Or du Meilleur film (et Ours d'Argent pour ses comédiens), César du Meilleur film étranger, Oscar du Meilleur film étranger, Une Séparation avait exposé au monde le talent incandescent d'un cinéaste qui auscultait les classes moyennes et, contrairement à ses compatriotes iraniens (Kiarostami surtout), n'utilisait pas la fable ou l'allégorie pour parler de son pays, mais optait pour un réalisme cru et privilégiait un regard frontal - "occidental" - sur la société.Vu ces images du Passé, impossible de savoir ce que raconte vraiment son nouveau film. Il y est question de divorce, de séparation ; on y voit des caresses volées, des pleurs et des personnages perdus dans des cas de conscience qui les mènent à marche forcée vers le conflit. Et leur perte ? On retrouve surtout le talent du cinéaste qui tisse sa toile (serrée) et joue sur plusieurs niveaux : intimiste, social et vraisemblablement philosophique. Comme son précédent, Une séparation, Le Passé a l'air d'être un film extrêmement physique (il faut voir le jeu intense de Rahim ou le long regard de Bérénice Bejo, perdue), tendu et électrique qui plonge ses acteurs et sa fiction dans le bain bouillonnant de la société réelle. On pense à Audiard (et pas seulement à cause de la présence de Rahim et un peu Cassavetes). Mais évidemment, ce qui saute à la gueule, c'est la puissance des comédiens : Tahar Rahim animal comme jamais pourrait retrouver l'intensité d'Un Prophète tandis que face à lui, Berenice Bejo a peut-être trouvé son grand rôle de tragédienne. Magnétique, flamboyante elle réussit à faire oublier que le rôle avait été à l'origine proposé à Marion Cotillard.Reste quelques questions sans réponses : quel regard l’Iranien posera-t-il sur Paris et sa banlieue ? Qu’y trouvera-t-il comme inspiration ? Et l'exil est-il la clé du film ? Il va falloir attendre mai comme l'indique le carton de fin. A Cannes ?

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Disponible sur Première MAX
Le passé
Asghar Farhadi
Bérénice Bejo
Tahar Rahim