Avec ce premier long métrage réalisé par le comédien François Marthouret, « Une dose de ciné » sur France Ô replonge ce soir dans les grandes manifestations haïtiennes de 2004 qui ont conduit au départ contraint et forcé du Président Aristide.
Il n’y a pas d’âge pour débuter
C’est un visage et un timbre de voix qui vous disent forcément quelque chose. Grand figure du petit écran depuis le début des années 70 et voix française de David Carradine dans Kill Bill, François Marthouret s’est aussi baladé plus souvent qu’à son tour sur le grand, sous la direction de Michel Deville (Le dossier 51…), Eric Rohmer (L’Anglaise et le Duc), Jean Becker (Deux jours à tuer), Abdel Kechiche (Venus noire) ou encore François Ozon pour qui il fut en 98 le père de Sitcom avant d’incarner à partir de mercredi le Cardinal Barbarin dans Grâce à Dieu, tout juste récompensé d’un Grand Prix du Jury à Berlin. Et après trois téléfilms (Mémoire en fuite en 2000, Comment va la douleur ? en 2010 et Le Grand Georges en 2012), François Marthouret passait donc pour la première fois à la réalisation d’un long métrage de cinéma en 2015 à l’âge de 71 ans.
Une leçon d’histoire
Co- produit par Peter Kassovitz (le père de Mathieu), Port au Prince dimanche 4 janvier est l’adaptation de Bicentenaire, roman écrit en 2004 par l’écrivain haïtien Lyonel Trouillot. Et il revient sur un des événements marquants de l’histoire récente de cette île : les immenses manifestations populaires contre la dictature du Président Aristide qui sera contraint de fuir, protégé par l’armée américaine quelques semaines plus tard. François Mathouret raconte ici ce moment de grande tension à travers l’opposition entre deux frères : un étudiant en philo manifestant pour le rétablissement de la démocratie et un petit voyou recruté pour réprimer la marche des étudiants en question, en pleine célébration du bicentenaire de l’indépendance.
Un Césarisé à la lumière
Pour la lumière de son premier film, François Marthouret a choisi de faire appel à Gilles Porte. Directeur de la photo de L’Echange des Princesses de Marc Dugain ou encore de Celle que vous croyez de Safy Nebbou (actuellement à l’affiche), ce dernier endosse aussi régulièrement le costume de réalisateur. Pour des clips (Mickey 3D, La Grande Sophie, Zazie, Les Têtes Raides) mais aussi pour le cinéma où son premier coup d’essai fut même un coup de maître. Puisqu’en 2005, il remporta le César du meilleur premier long métrage avec Quand la mer monte, co- signé avec Yolande Moreau. Cette cérémonie semble particulièrement lui réussir puisqu’il y est aussi nommé cette année pour son documentaire Le procès contre Mandela et les autres (co- réalisé par Nicolas Champeaux). Quant à sa collaboration avec François Marthouret, elle s’est prolongée en 2017 avec le téléfilm Tantale qu’il a mis en scène avec le comédien dans l’un des deux rôles principaux.
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