L’actrice interprète une nouvelle dure à cuire dans ce film Netflix tiré des comics de Greg Rucka.
Depuis les années 10, à l’approche de ses 40 ans, Charlize Theron s’est réinventée en héroïne de film d’action, suivant l’exemple de Liam Neeson, devenu la Malabar d’Hollywood la cinquantaine passée ! Adieu les transformations à la Monster qui lui avait valu l’Oscar, place aux coups de poing et aux balayages ! De Furiosa en reine Ravenna, de Cipher en “Atomic Blonde”, l’actrice sud-africaine a composé des personnages emblématiques s’inscrivant dans la féminisation d’un genre naguère dévolu aux hommes. Mais à la différence de ses homologues masculins, plutôt porté vers des personnages dignes et intègres, Charlize Theron a opté pour un registre badass qui correspond mieux à l’ambiguïté donnée par son regard bleu-vert mystérieux et sa lippe boudeuse.
Dans The Old Guard, l’actrice incarne Andy, la chef d’une bande de mercenaires. À ses côtés, le massif Booker (Matthias Schoenaerts), le philosophe Joe (Marwan Kenzari) et le sérieux Nicky (Lucas Marinelli). Très vite, dans le feu de l’action, on apprend qu’ils sont immortels. Comment, pourquoi ? On l’apprendra au cours d’une intrigue qui les oppose aux membres d’un labo pharmaceutique intéressés par leurs capacités surnaturelles. Là-dessus se greffe la jeune Nile (Kiki Layne), une Marine tuée au combat et ressuscitée on ne sait comment. Son intégration dans le groupe d’Andy ne sera pas aussi facile que prévu...
Adapté du Tome 1 de The Old Guard (dessiné par Leandro Fernández), le film est typiquement le premier d’une saga avec ses explications un peu fastidieuses et ses personnages à la caractérisation inégale. Le film met ainsi l’accent sur Andy, Booker et Nile tandis que Joe et Nicky sont réduits à leur relation amoureuse -qu’on apprend incidemment lors d’une scène joliment écrite. L’élément le plus intéressant du film est l’initiation de Nile qui doit apprendre à composer avec son immortalité et son incompréhension de l’intransigeante Andy, la plus âgée du groupe et la plus lasse de ses combats à travers les âges. Les flashbacks émaillant le récit sont à cet égard le maillon faible du récit : ils dénotent un côté kitsch qui soulignent la faiblesse récurrente de la direction artistique ; derrière la caméra, l’inconnue Gina Prince-Bythewood ne parvenant jamais de son côté à transcender l’histoire -aucun money shot à se mettre sous la rétine. On sera tout de même bienveillant envers ce premier épisode qui en appelle d’autres peut-être plus excitants comme en attestent la conclusion et la scène post-générique...
The Old Guard, sur Netflix le 10 juillet 2020
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