Le film de Tom Hooper avec Eddie Redmayne est raté.
Dimanche soir, RMC Story diffusera pour la première fois en clair le biopic de Lili Elbe, née Einar Wegener, l'artiste danoise connue comme la première personne à avoir changé de sexe en 1930. Sur le papier, The Danish Girl était un projet ambitieux, mais malheureusement, le film est trop édulcorer pour captiver. Voici notre critique :
Fidèle à son cinéma académique illustratif, Tom Hooper (Le discours d'un roi) a trouvé le ton juste pour édulcorer à l'extrême un sujet potentiellement dérangeant et le rendre accessible aux lectrices du Figaro magazine. Comme prévu, il fait preuve de l'inévitable condescendance qui consiste à observer avec un regard contemporain les mentalités d'il y a un siècle, notamment les avis des médecins sur le cas de son personnage, schizophrène pour les uns, pervers pour les autres, malade dans tous les cas. Les médecins de l'époque préconisaient tous des traitements monstrueux, sauf le dernier, qui propose une opération inédite.
The Danish Girl : l'histoire vraie derrière le filmLe film, sentimental et kitsch, est surtout un véhicule pour Eddie Redmayne qui en fait des caisses dès le début. Selon le degré de patience du spectateur, ça passe ou ça casse. Redmayne est sans doute un acteur ambitieux et capable. Il excelle dans des rôles de méchant, un registre dans lequel il a sagement évité de se laisser enfermer, mais il est en train de tomber dans le piège inverse du rôle à performance - ce qui plaît à l'Académie, qui le nomme encore à l'Oscar du meilleur acteur cette année. Autrement, il est accompagné d'Alicia Vikander, qui elle aussi est en train de se fourvoyer dans les films à costume. Matthias Schoenaerts aussi, mais au moins, il s'en sortira toujours. Tout ce qu'on lui souhaite, c'est d'accepter de travailler avec un bon metteur en scène, une fois de temps en temps.
Gérard Delorme
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