Il est sans conteste le visage le plus connu du cinéma sud-coréen et l’un des acteurs fétiches du cinéaste Bong Joon-ho. Découvrez ou redécouvrez cinq rôles phares de Song Kang-ho avant son éclosion définitive au grand public dans Parasite.
Détective Park (Memories of Murder / 2003)
Dès son premier film avec Bong Joon-ho, Song Kang-ho impose son air maladroit, son physique lourdaud, sa tête ronde et son strabisme chelou. Il joue un flic incapable, totalement à côté de la plaque avec ses raisonnements absurdes et ses intuitions délirantes. Bête et brutal, c’est la caricature du petit inspecteur de campagne incompétent. On n’oubliera pas sa gigantesque aura et sa violence explosive.
Le Cinglé (Le Bon, la Brute et le Cinglé / 2009)
Dans cette version mandchoue du Bon, la Brute et le Truand, Song joue le cinglé, un gangster barjo à la poursuite d’une carte au trésor. Affublé d’un casque d’aviateur et agrippé à son side-car, il donne libre cours à sa puissance comique et à sa fantaisie, et son personnage apporte une touche de grotesque et d’autodérision à un film furieux, jouissif, sans queue ni tête.
Kim (Secret Sunshine / 2007)
Lee Chang-dong raconte le long chemin de croix d’une femme qui doit faire face au deuil et à la souffrance métaphysique. Song incarne un garagiste jovial qui fait irruption dans la vie fracturée de l’héroïne et devient vite son amoureux transi. Douceur ouatée, présence obsédante, il frappe par son incapacité à passer de l’affection à l’amour. Le symbole d’un film qui ne parle que de cela : le refus inconscient du passage à l’acte.
Sergent Oh Kyeong-pil (JSA – Joint Security Area / 2000)
Première collaboration avec un autre maestro, Park Chan-wook. Song campe ici un soldat nord-coréen se liant d’amitié avec un autre, sud-coréen pour le coup. Un militaire rigide, droit dans ses bottes, dont la rigueur morale endoctrinée par la propagande s’effrite au contact du frère ennemi. Son rôle le plus intérieur, monolithique et froid, dans lequel il ne joue presque uniquement avec son regard magnétique.
Dong-jin (Sympathy for Mr. Vengeance / 2003)
Dans ce premier volet de l'informelle Trilogie de la Vengeance, Song interprète un père sans histoire, meurtri par la disparition de sa fille, s’improvisant malgré lui en ange exterminateur. Un quidam, victime collatérale de la bêtise humaine et de la folie ordinaire, rongé par la tristesse et assoiffé de justice. La loi du talion étant plus forte, celui-ci devient à son tour un bourreau implacable et sans remords.
Parasite, nouveau long-métrage signé Bong Joon-ho avec Song Kang-ho, est actuellement en salles.
Parasite, une fable furieuse et politique magistrale [Critique]
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