Anatomie d'une chute : Scène de sexe coupée et culpabilité, Sandra Hüller dit tout !

Justine Triet lui a-t-elle confié si son personnage avait tué son mari ? Et pourquoi la scène la plus intime du film avec Swann Arlaud n'a finalement pas vu le jour ? La comédienne se livre dans Variety.

Attention aux spoilers ! L'article qui suit revient sur l'ensemble de l'intrigue d'Anatomie d'une chute, de Justine Triet.

Depuis que le film est dans la course aux Oscars -rappelons qu'il est en lice pour cinq statuettes, dont meilleur film, meilleure réalisatrice et meilleure actrice-, la question de la culpabilité de sa protagoniste ne cesse d'être soulevée. Pourtant, Justine Triet et son co-scénariste et compagnon Arthur Harari ont pris soin de laisser la question ouverte, ne tranchant pas clairement. Samuel (Samuel Théis), le mari dépressif de Sandra (Sandra Hüller), s'est-il suicidé ? Et l'a-t-il fait pour que sa compagne soit accusée ? Ou l'a-t-elle poussé à mettre fin à ses jours ? L'a-t-elle poussé tout court ?

Lors des Golden Globes, la question est revenue plus que jamais en une de l'actualité cinéma, car lors de l'un de ses deux discours de remerciements, la réalisatrice a glissé clairement le mot "suicide". Sans développer, elle n'a pas parlé de "suicide ou de meurtre", mais en disant seulement le premier mot, elle a laissé entendre que Sandra n'avait pas assassiné son mari. Avant d'affirmer dans la salle de presse qu'elle ne donnerait pas de réponse définitive avant dix ans !

"Bien sûr que je voulais savoir si elle était coupable ou non, dit aujourd'hui Sandra Hüller à Variety, mais ma réalisatrice ne m'a rien dit. Seulement cette horrible phrase : 'Joue-là comme si elle était innocente.'" Ce qui ne signifie pas qu'elle le soit...

L'actrice allemande se livre sur cette expérience qui a changé sa vie : si elle avait déjà été acclamée par le passé, par exemple pour Toni Erdmann (2016), de Maren Ade, à présent elle est reconnue et félicitée dans la rue, tant Anatomie d'une chute a fait du bruit depuis sa Palme d'or à Cannes. Sur les réseaux sociaux, elle est admirée pour ce rôle, tout comme le comédien français Swann Arlaud, qui joue son avocat, "le plus sexy des Alpes", s'amusent des internautes en attendant de savoir si le film remportera des Oscars.

La popularité du comédien n'a pas échappé à Sandra Hüller, qui révèle au cours de ce même entretien qu'elle aurait dû partager une scène très intime avec lui, mais que cette scène de sexe n'a finalement jamais été tournée. Marie-Ange Luciani, la productrice d'Anatomie d'une chute, a suggéré à Justine Triet de la couper.

"Il y avait une véritable scène d'amour dans le film, donc on aurait dû voir leur relation, raconte la comédienne, mais elle a dit : 'S'il-vous plait, ne faites pas ça, ça fait trop années 1980.' Ce qui est absolument vrai. Pourquoi les gens doivent-ils toujours se prouver leur amour au lit ? C'est tellement débile !"

La relation entre Sandra et son avocat est donc restée plus soft que prévu, même si l'attirance entre les deux personnages est indéniable. Hüller profite de ce portrait dans un grand magazine hollywoodien pour remercier le distributeur américain du film, Neon, d'avoir su s'associer à A24 pour que la saison des cérémonies soit au maximum simplifiée pour elle. Car en plus d'Anatomie d'une chute, elle est à l'affiche d'un autre projet nommé à l'Oscar du meilleur film : La Zone d'intérêt. Un drame sur une famille allemande vivant à proximité de camp de concentration d'Auscwitch.

"Ils se sont assurés avec nos publicistes que le planning fonctionne et que je puisse passer autant de temps à défendre les deux films. Je suis vraiment reconnaissante qu'ils se soient alliés comme ça, car j'aime tellement les deux que j'aurais été incapable de trancher pour l'un ou pour l'autre."

La Zone d'intérêt sort cette semaine au cinéma, la cérémonie des Oscars 2024 se déroulera le 10 mars, et Anatomie d'une chute est à présent visible en VOD, DVD et blu-ray. Voici sa bande-annonce :