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Suite et fin des aventures du killer amnésique, La Vengeance dans la peau joue comme les autres (Shrek, Pirates ou Spiderman) la carte de la surenchère. Pur fantasme d’entertainment, Ultimatum est une gigantesque scène d’action non-stop virtuelle et globalisée qui s’ouvre sur une partie de cache-cache à Waterloo Station, se perd dans la médina de Tanger pour s’achever dans un froissement de tôle New Yorkais (la séquence d’action la plus démente qu’on ait vu depuis longtemps). Au-delà du spectaculaire et de la confirmation de Matt Damon en super star, le film réussit le pari de transformer un best-seller Bushien en thriller de gauche en décrivant la folie des services de sécurité US embourbés dans un vortex paranoïaque absurde et meurtrier. Fébrile, explosif et intelligent, a star is définitivement Bourne.
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Ce troisième et fracassant volet dépasse nettement les précédents, et on peut déjà commencer à lister les superlatifs: meilleur film d'action de l'été, meilleure poursuite automobile depuis des décennies, confirmation définitive que Matt Damon est une superstar... Jamais la caméra portée n'a été aussi adaptée au sujet: l'instabilité de chaque plan rappelle que Jason Bourne ne sait pas s'il sera en vie la minutes d'après. La musique est utilisée avec la même terrassante efficacité, dosant les BPM en fonction du cardio-rythme de Bourne. Par contraste, les rares moments de silence font mal comme des bouffées d'air trop pur après une apnée prolongée.
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Une course-poursuite à un rythme effréné. Peut-être trop finalement ? La caméra de Paul Greengrass nous malmène durant près de 2 heures pour ce troisième volet des aventures de Bourne. Bien sûr, le but de la manœuvre est de nous faire sentir l’angoisse et l’urgence de la situation avec une caméra brinquebalée, et nous avec, dans tous les sens. Ce qui se voulait sans doute un effet donne une tonalité particulière à l’ensemble du film qui avec ces mouvements de caméra incessants devient presque fatiguant. Reste, pour ceux qui ont le cœur bien accroché, un grand film d’action, toujours spectaculaire, sans que cet épisode se démarque de façon significative du précédent opus.
Toutes les critiques de La vengeance dans la peau
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Cet ultime volet reprend les ingrédients de La mémoire dans la peau et de La mort dans la peau, qui dépoussiéraient le genre en effectuant une relecture audacieuse de ses codes:un extrême réalisme préféré aux effets spéciaux, une mise en scène sous adrénaline, une musique identifiable, un agent secret qui se sert de son cerveau plutôt que de ses objets high tech, une psychologie appronfondie des personnages, l'ambiguïté du héros, tueur impitoyable en quête de rédemption, des affrontements au corps-à-corps oppressants, une violence âpre, brutale, aussi radicale que le scénario.
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C'est efficace comme un James Bond qui fait mal quand il frappe, et qui saigne quand il est cogné. Dans cette course-poursuite à haute tension où il change de ville comme on change de rue, il court après son passé dans une intrigue labyrinthique qui le mène de Moscou à New-York, en passant par Londres, Madrid et Tanger. Même si c'est rocambolesque, ça va vraiment très, très vite.
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Adoptant une allure frénétique, il [Paul Greengrass] signe un film d'action et de poursuites pur et dur. Avec un Matt Damon impeccable en tueur amnésique, voilà un thriller formidablement prenant et réussi qui va vous scotcher à votre fauteuil deux heures durant. La vengeance est finalement un plat qui se mange show !
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Ce troisième volet est sans doute celui qui pousse le plus loin le sentiment paranoïaque d'une réalité sous contrôle. Les nouvelles possibilités offertes par les instruments modernes devraient rendre dérisoires les conventions de l'action cinématographique. C'est en tout cas un défi que La Vengeance dans la peau relève brillamment. Le parti pris adopté par Paul Greengrass, qui accroît la crédibilité de ce qui se passe à l'écran, au-delà de toute vraisemblance, est particulier. Caméra à l'épaule, sentiment d'incertitude du regard, impossibilité de trouver dans la confusion un centre indiscutable de l'action. Ce qui pourrait être une coquetterie est ici un adjuvant habile à l'intensification du suspens.
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Dans ce troisième volet qui prend aux tripes, Paul Greengrass sonde l'humanité de ce robot tueur au mécanisme enrayé. Il utilise son talent de documentariste pour décrire avec précision le mode opératoire de la CIA et faire vivre d'incroyables péripéties comme des événements réels. Plaçant le spectateurs au coeur de l'action, il le balade à travers trois continents pour capter la course de son protagoniste dans des décors rarement vus, l'enfermer dans des lieux labyrinthiques, le précipiter dans des confrontations supérieurement chorégraphiées. En virtuose, le cinéaste installe un suspense infernal.
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Paul Greengrass, reconduit aux commandes, maintient l’équilibre ultra efficace du deuxième volet, entre les poursuites spectaculaires étirées jusqu’à l’abstraction (ici dans les rues de Tanger) et le théâtre du pouvoir et de la manipulation dans les bureaux de la CIA. (...) Après deux heures haletantes, l’univers nébuleux et anxiogène de Jason Bourne finit presque par rejoindre celui des « feel good movies », ces produits hollywoodiens à vocation euphorisante. Comme son rival de toujours, Leonardo DiCaprio, Matt Damon sait aussi s’amuser à « Attrape-moi si tu peux ».