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Dans l’enfer blanc de l’Arctique, un homme creuse péniblement une tranchée. Il va et vient sans relâche, déblayant la neige et perforant le sol glacé pendant des heures. Une fois le labeur terminé, une vue aérienne dévoile ces trois lettres : S.O.S. Premier long métrage de Joe Penna, Arctic remplit le cahier des charges de l’odyssée en solitaire d’un homme face à la dangerosité de l’environnement. Pêche routinière, pointage des jours qui défilent et tentatives avortées d’établir un contact avec la civilisation... Arctic est un survival dépouillé et anti-spectaculaire, l’attraction principale du film étant Mads Mikkelsen défiant les éléments tel un Bear Grylls tragique. Barbu, fatigué et amaigri, son personnage anonyme que l’on soupçonne scientifique erre dans les déserts glacés après un crash d’avion en tentant par tous les moyens de s’extirper de sa condition de Robinson Crusoé. Arctic rappelle forcément Le Guerrier silencieux de Nicolas Winding-Refn, survival d’un autre genre dans lequel l’acteur danois incarnait un prisonnier viking écrasant le crâne de ses adversaires pour gagner sa liberté. Même minimalisme affûté, même aspérité glaciale mais la violence sanguinolente en moins. Ici, celui-ci paie de sa personne pour sauver sa peau et celle d’une autre rescapée dans le coma. Avec en point d’orgue un combat à mains nues contre un ours polaire, Mikkelsen porte le film sur ses épaules plus monolithique que jamais et sans dialogue... Tremble, Ryan Gosling !