La comédie sur le stand-up oublie la scène et privilégie une histoire intime tout en rites de passage. Agnès Hurstel confirme tout le bien qu'on pense d'elle.
Il n’y a pas si longtemps, les propositions d’autofictions sérielles axées sur le stand-up se bousculaient au portillon, entre La Meilleure Version de moi-même signée Blanche Gardin et le Désordres de Florence Foresti. Jeune et Golri, portée par Agnès Hurstel, avait été la première à se montrer. Elle revient pour une saison 2 qui s’extirpe de la mêlée et opère un renouvellement quasi complet. Exit les considérations sur le stand-up : « J’ai arrêté l’humour », balance Prune, double d’Hurstel. La comédienne et autrice déplace l’autofiction sur le terrain de l’intime et revisite à sa manière son rapport à ses origines (la série est dédiée à sa grand-mère, juive sous l’Occupation à qui la fiction rend hommage), un peu à la manière d’un Ramy Youssef. Avant d’en arriver là, il faut revenir à la rupture de début de saison entre le personnage de Prune (Hurstel, donc) et Francis (Jonathan Lambert) qui va renvoyer l’héroïne à ses incertitudes.
Pas de panique, la relation belle-mère/belle-fille qui constituait le coeur de la série jusqu’ici reste au centre. Le changement de braquet salutaire de cette saison 2, c’est son ellipse de huit ans qui donne une tout autre perspective à la relation entre l’adulescente et la jeune Alma, devenue ado (désormais incarnée par Saül Benchetrit, parfaite dans le rôle). Jeune et Golri évolue avec elle. La série se mue en récit d’apprentissage mutuel qui culmine dans un sublime épisode final où les petits bonheurs se vivent par procuration. C’est la saison de la maturité, assurément.
Jeune et Golri, saison 2 en 8 épisodes, de et avec Agnès Hurstel, sur OCS à partir du 8 juin 2023.
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