A l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes - puisque, qu'on soit en phase ou non avec le principe, il existe bien une journée censée célébrer la moitié de l'humanité -, focus sur Les Gazelles, la comédie de Mona Achache qui célèbre le girl power. Car non seulement le film avec Camille Chamoux et Audrey Fleurot réveille un peu la comédie française, mais il répare également le tort que des décennies de chick flicks idiots, irréalistes et tyranniques ont infligé au genre féminin.On s'explique : les comédies romantiques faites pour (et parfois par) des femmes reproduisent les clichés de la superwoman des magazines féminins qui, quel que soit son profil, en vrai n'existe pas, et ne survit que pour accabler les vraies filles qui savent très bien qu'elles ne seront jamais "Belle, mince, sexy, powerful et enceinte à 40 ans". Et qui, en plus, devrait l'être non pas vraiment pour elle mais surtout pour plaire à leur mec. Le parangon du genre reste sans doute Sex and the City, série et films confondus, qui, sous couvert de girl power, perpétue les préjugés et la mauvaise image que les femmes ont d'elle-même. Même la successful Carrie Bradshaw (Sarah Jessica Parker), icône de la mode, reine de la nuit new-yorkaise, "théoricienne" des rapports humains, n'est en réalité mue que par la poursuite du prince charmant qui, seul, donnera un sens à sa vie. Un chemin de croix que Les Gazelles emprunte à rebours. Dans la comédie de Mona Achache, c'est la fille qui quitte son mec, qui n'est pas romantique, qui fait la teuf, qui n'a pas l'instinct maternel, et qui affirme son droit d'exister en tant que célibataire à la trentaine passée. "C'est toi qui dis quand, c'est toi qui dis qui, c'est toi qui dis comment" :Un mantra franco qui tranche dans le paysage des dernières romcoms françaises. Par exemple, A coup sûr, où l'héroïne (Laurence Arné) veut trouver le mec idéal en devenant un super coup au lit (no comment, ou plutôt si : pour exister la femme doit devenir un objet sexuel...) :Ou encore Jamais le premier soir (sorti comme A coup sûr en janvier dernier) où Alexandra Lamy épuise tout le rayon "développement personnel" d'une librairie pour trouver l'amûr :Bref, Les Gazelles sonne un peu comme la vengeance des femmes dans le cinéma français. Rendez-vous le 26 mars prochain en salles pour vérifier tout ça. Et rendez-vous dès maintenant en kiosques pour découvrir notre enquête sur la nouvelle comédie à la française -starring Mona Achache, Manu Payet, Romain Lévy- dans le numéro de Première de mars.
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