God Save The Tuche
Marine Danaux/Pathé

La cérémonie d'ouverture du festival de comédie aura aussi été marquée par un hommage à Michel Blanc et la drôlerie du maître de cérémonie, Bertrand Usclat.

Entre les vannes du maître de cérémonie, Bertrand Usclat (révélé par la pastille Broute et que l'on retrouvera en tant qu'acteur dans deux films sélectionnés par le festival) et l'hommage touchant de Gérard Jugnot et Marie-Anne Chazel à leur copain Michel Blanc (avec en bonus un karaoké de Quand te reverrai-je, pays merveilleux ? chanté par toute la salle), le 28e Festival du film de comédie de l'Alpe d'Huez a démarré très fort hier soir. Arrivant sur scène avec une guitare, Usclat a entonné une petite chanson : « Qu’est ce qui fait du bien quand ça va mal ? C’est la comédie. Qu’est ce qui fait qu’on se pisse dessus comme un habitant d’Ehpad ? C’est la comédie. Qu’est ce qui est rarement nommé aux Césars ? À vous. » Vous avez deviné ? Et oui, la comédie.

Cette édition est placée sous le signe des premiers films (sept sur dix, tout de même) et le jury est présidé par Elsa Zylberstein, visiblement très émue d'avoir été choisie.

Le tea time des Tuche

« Des bites des bites, des bites… aurait été la réplique culte si le film s’était appelé les teuches », rigole Bertrand Usclat avant que Jean-Paul Rouve, Sarah Stern, Elise Larnicol, les co-scénaristes Philippe Mechelen, Nessim Chikhaoui, et le compositeur Martin Rappeneau ne viennent présenter en avant-première God Save The Tuche, cinquième volet de la franchise. Rouve remplace Olivier Baroux à la réalisation et emmène la famille en Angleterre, sous prétexte d'un stage de football à Arsenal pour le prodige du ballon rond, Jiji, le petit-fils.

Les Tuche ont évidemment bien du mal à se faire aux coutumes locales (« Elles sentent la poiscaille, leurs frites », lâche Cathy devant un fish and chips pris dans un pub) et au protocole lorsqu'ils rencontrent le Roi Charles III (Bernard Menez, pas mal du tout) et la Reine Camilla (Elise Larnicol, ex-Robins des bois). Des éléphants dans un magasin de porcelaine qui prêtent parfois à sourire (le numéro de débile léger de Pierre Lotin est toujours impayable) mais épuisent quelque peu sur le long terme. Un peu à l'image du troisième film, où Jeff Tuche devenait président de la France, God Save The Tuche est un enchaînement de situations gaguesques vaguement liées entre elles par le scénario.

On ne ne va pas prétendre avoir fait la différence en matière de mise en scène avec l'ère Baroux, à l'exception, peut-être, d'un montage très cut qui refuse tout temps mort. L'usine à vannes est en surrégime et la fougue cartoonesque des personnages, signature de la franchise, est poussée dans le rouge. Jean-Paul Rouve tente ici et là d'insérer un humour absurde façon Les Nuls (Alain Chabat et Dominique Farrugia sont d'ailleurs convoqués, on vous laisse la surprise) et cette version « robindesboisisée » des Tuche fait étrangement perdre à Jeff l'humanité qui compensait sa bêtise. Rouve, possiblement trop occupé par la réalisation, transforme son personnage principal en boudeur/gaffeur qui n'a plus tout à fait l'altruisme de ses débuts.

God Save The Tuche sortira le 5 février prochain au cinéma.