Le premier film avec Joaquin Phoenix avait un budget de 60 millions hors publicité.
Au cours d'un long article revenant sur le deal important entre Tom Cruise et la Warner Bros., Variety revient sur la stratégie du nouveau boss du studio, David Zaslav, qui est prêt à débourser des sommes énormes pour certains projets. Tout en bloquant la sortie d'autres films s'il juge qu'ils n'en tirera pas de profit, à l'image de Batgirl ou du récent Bip-Bip et le Coyote avec John Cena.
L'article cite alors plusieurs exemples, dont celui de Joker : Folie à deux, la suite du film de Todd Phillips qui a passé le milliard de dollars de recettes en 2019.
Si le premier opus avait coûté autour de 60 millions de dollars sans compter sa promotion, le budget de sa suite a gonflé, jusqu'à atteindre 200 millions, estime le site américain. Il est ensuite précisé qu'une partie de cette somme est directement liée aux salaires des deux stars : "Des sources nous disent que Joaquin Phoenix a touché 20 millions pour reprendre son rôle du clown criminel et que Lady Gaga en apportera 12 millions à la maison pour incarner Harley Quinn." Des cachets déjà annoncés dans la presse au moment de son tournage.
Le scénariste et réalisateur aurait lui aussi vu ses revenus être augmentés pour cette suite, mais le reste de cette hausse de budget spectaculaire est difficile à quantifier. Est-ce lié aux différents lieux de tournage, cette suite étant en partie délocalisée de New York à LA ? Aux retards pris à cause de la grève des acteurs ? C'est ce qui pèse sur d'autres blockbusters actuellement, par exemple en ce qui concerne la suite de Gladiator, de Ridley Scott, dont les semaines de pause ont coûté très cher à la Paramount.
Variety n'avance pour l'instant pas d'autres pistes, mais précise que "si Joker a gagné plus d'un milliard de dollars de recettes, les comédies musicales sont plus compliquées. La Warner a par exemple perdu 40 millions cette année avec La Couleur pourpre." La théorie ne se vérifie pas à chaque fois, cependant, puisque le dernier succès récent du studio, Wonka, était également une comédie musicale. Qui a franchi la barre des 600 millions de recettes dans le monde ces derniers jours.
Quant au statut de "film de super-héros" associé à Joker et sa suite, va-t-il jouer en sa faveur ? Ou contre lui ? Il y a quelques années, les adaptations de comics étaient si populaires que le succès de Joker 2 aurait pu sembler assuré sur le papier, mais en coûtant plus de trois fois le prix du premier volet, et en sortant après les flops de Black Adam, The Flash ou Aquaman 2, peut-on être aussi optimistes aujourd'hui ? Ses premiers scores, en octobre prochain, seront scrutés de près – comme ceux de Deadpool 3 chez le concurrent Marvel, d'ailleurs.
Joaquin Phoenix : "On peut mettre le Joker à toutes les sauces. Dans une comédie musicale, n’importe où"Parmi les autres exemples de projets ambitieux défendus par la Warner cette année, le site évoque le prochain film de Paul Thomas Anderson, actuellement en cours de tournage avec Leonardo DiCaprio, qui aurait un budget confortable de 115 millions. Une somme importante, qui pourrait porter ses fruits étant donné que la star est très populaire partout dans le monde, mais qui pourrait tout aussi bien ne pas permettre aux producteurs de rentrer dans leurs frais, Variety rappelant qu'aucun film du cinéaste américain n'a franchi les 80 millions de dollars au box-office. Son dernier, Licorice Pizza (2021), en a amassé 33 millions, et celui porté par Tom Cruise, Magnolia, en avait gagné un peu moins de 50 en 1999, produit par New Line.
On découvre aussi que Bong Joon-ho a obtenu un budget de 150 millions de dollars pour son film de SF avec Robert Pattinson, Mickey 17. Pour se rembourser, il devra donc connaître un grand succès dans les salles obscures. Sera-t-il capable d'enregistrer des scores tels que The Batman, avec le même comédien, qui a rapporté plus de 700 millions de billets au studio en 2022 ?
Variety cite enfin le Frankenstein de Maggie Gyllenhaal, avec Chrsitian Bale et Jessie Buckley, parmi les projets sur lesquels le studio a misé gros, en le récupérant de Netflix, mais ne précise pas la somme déboursée pour le produire. Le média américain donne également la parole à un analyste anonyme, qui suppose que cette stratégie d'attirer des stars très populaires sur des blockbusters aux budgets énormes serait une manière de proposer une vitrine prestigieuse à de futurs acheteurs. En effet, des rumeurs de rachat par une autre firme hollywoodienne, ou de fusion entre deux studios, circulent depuis plusieurs mois autour de la Warner.
Les studios Warner Bros. et Paramount prêts à fusionner ?
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