Présenté au Festival de Cannes sans l’autorisation du gouvernement iranien, le film de Saeed Roustaee a été interdit de diffusion dans son pays d’origine.
Leila et ses frères, le nouveau film de Saeed Roustaee, réalisateur de La Loi de Téhéran, sortira dans les salles françaises le 24 août, mais ne sera pas diffusé en Iran. La raison : sa diffusion et participation au Festival de Cannes (où il a gagné le prix Fipresci) ainsi qu’au Festival International de Munich, transgressant « les règles en participant sans autorisation à des festivals étrangers […] » comme le rapporte Le Parisien. L’Organisation cinématographique du pays explique que le long-métrage ne pourra pas être projeté car Saeed Roustaee a refusé de le « corriger » après demande du ministère iranien de la Culture.
Le film raconte comment Leila, jouée par Taraneh Alidoosti (Le Client), a dédié toute sa vie à ses parents et ses quatre frères. Très touchée par une crise économique sans précédent, la famille croule sous les dettes et se déchire au fur et à mesure de leurs désillusions personnelles. Afin de les sortir de cette situation, Leila élabore un plan : acheter une boutique pour lancer une affaire avec ses frères. Chacun y met toutes ses économies, mais il leur manque un dernier soutien financier. Au même moment et à la surprise de tous, leur père Esmail promet une importante somme d’argent à sa communauté afin d’en devenir le nouveau parrain, la plus haute distinction de la tradition persane. Peu à peu, les actions de chacun de ses membres entrainent la famille au bord de l’implosion, alors que la santé du patriarche se détériore. La bande-annonce juste ici :
Leila et ses frères : Affreux, sales et méchants à la sauce iranienne [critique]Un autre long-métrage iranien primé à Cannes a également fait l’objet de controverses dans le pays : Téhéran a protesté contre la France pour avoir sélectionné Les Nuits de Mashhad. Mohammad-Mehdi Esmaïli, ministre iranien de la Culture, a déclaré que ce choix était « complètement politique et vise à montrer une mauvaise image de la société iranienne ». Le film, inspiré d’une histoire vraie, raconte comment une journaliste de Téhéran plonge dans les faubourgs les plus mal famés de la ville sainte de Mashhad, pour enquêter sur une série de féminicides. Elle va s’apercevoir rapidement que les autorités locales ne sont pas pressées de voir l’affaire résolue. Ces crimes seraient l’œuvre d’un seul homme, qui prétend purifier la ville de ses péchés, en s’attaquant la nuit aux prostituées. Zar Amir Ebrahimi, l’actrice principale, a remporté le prix d’interprétation féminine du Festival après avoir été obligée de fuir l'Iran quand une sextape a été diffusée par son ancien partenaire. Un scandale qui a arrêté net sa carrière dans le pays.
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