Après Clint Eastwood, Milos Forman, Gérard Depardieu ou Ken Loach, le 6e prix Lumière sera remis à Pedro Almodóvar. Quel est le sens de ce prix ? Ce prix est remis à un cinéaste pour l’ensemble de son œuvre. On est dans une exigence absolue et dans la recherche d’une incontestable légitimité. Notre malheur, c’est d’avoir commencé avec Clint Eastwood ! Il a fallu maintenir le niveau par la suite.Claude Sautet et Frank Capra, Isabella Rossellini et Ted Kotcheff : quelle est la logique de la programmation 2014 ? En plus d’une fête qui repose sur l’histoire du cinéma et non sur son actualité, Lumière est un festival de professionnels qui diffuse des copies restaurées. Les opportunités de programmation viennent donc aussi des propositions qui nous parviennent. Pour Sautet et Capra, on a profité de la restauration complète de leur œuvre. Pour Isabella Rossellini, c’est un désir ancien d’accueillir cette artiste à part entière, comme pour Faye Dunaway ou Ida Lupino, la première femme de Hollywood actrice, réalisatrice et productrice. Avec Bertrand Tavernier et l’équipe de l’Institut Lumière, il y a aussi nos envies, nos combats et ceux du public, dont on veut prouver qu’il a un goût sûr et généreux.Cannes et Lumière, vous ne vous mélangez jamais les pinceaux ? Ca n’a rien à voir. Cannes s’occupe du très contemporain (je n’aime pas le mot de modernité, qui se démode vite), des artistes, de l’industrie. Lumière met le présent au service de la mémoire et, maintenant que la mission des cinémathèques est comprise et que les compagnies et les studios ont pris conscience de leur mission de sauvegarde, il permet au cinéma classique de réinvestir l’économie réelle.La rétrospective Ted Kotcheff m’intrigue. Votre top 3 du cinéaste ? L’Apprentissage de Duddy Kravitz pour Richard Dreyfuss, Rambo pour Stallone et Brian Dennehy, La Grande Cuisine pour Jacqueline Bisset. Et un quatrième, Wake in Fright : nous le montrons grâce à Manuel Chiche et Wild Side, ce sera une vraie découverte pour tout le monde.Interview Gaël Golhen et Damien LeblancLe Festival Lumière s'ouvre ce soir à Lyon avec la projection en version restaurée de Bonnie and Clyde, le chef d'oeuvre d'Arthur Penn avec Warren Beatty et Faye Dunaway, en sa présence. Bande annonce
- Cinéma
- News Cinéma
- Thierry Frémaux au Festival Lumière : "Notre malheur, c'est d'avoir commencé avec Clint Eastwood"
Thierry Frémaux au Festival Lumière : "Notre malheur, c'est d'avoir commencé avec Clint Eastwood"
Commentaires