Le futur chef de file du fauvisme ne commence à peindre qu'à l'âge de vingt ans, par un hasard heureux, lors d'une longue convalescence. Exerçant d'abord son oeil au Louvre, il s'inscrit au cours du symboliste Gustave Moreau, où il rencontre ses futurs condisciples fauves. Il découvre par la suite les impressionnistes, qui influent sur sa manière de peindre (La Table servie, 1897). Pratiquant également la sculpture, Matisse exécute des toiles où il allie le thème de l'Age d'Or à un usage arbitraire des couleurs, inspiré du divisionnisme de Paul Signac (Luxe, Calme et Volupté, 1904). Après un été passé à Collioure, où le soleil éclatant fait jaillir les couleurs pures sur la toile, Matisse et ses compagnons, que l'on surnomme « fauves », exposent au Salon d'Automne des oeuvres qui font scandale, en particulier La Femme au chapeau. Mais la période fauve est de courte durée dans l'oeuvre du peintre : avec La Joie de vivre (1905-1906), Matisse revient peut à peu au dessin, puis atténue la vigueur de ses coloris (Luxe I, 1907). A la veille de la guerre, ses toiles atteignent à un dépouillement frôlant l'abstraction, notamment lorsqu'il explore le thème ambigu de la fenêtre (Porte-fenêtre à Collioure, 1914). Dans les années 1920-1930, installé à Nice, Matisse peint un univers intimiste et sensuel, où des motifs orientaux viennent animer ses compositions décoratives. Jouissant d'une reconnaissance internationale, le peintre reçoit la commande des vitraux de la chapelle de Vence (1948), et ne se consacre plus qu'aux gouaches découpées, qui lui permettent d'allier peinture et sculpture (La Tristesse du roi, 1952). Matisse aura eu une influence considérable sur l'abstraction de la seconde moitié du XXe siècle, en particulier sur un artiste tel Mark Rothko. Quelques oeuvres majeures : La Table servie (1897, collection privée) Luxe, Calme et Volupté (1904, Paris, musée d'Orsay) La Femme au chapeau (1905, collection privée) La Joie de vivre (1905-1905, Merion, Barnes Foundation) Luxe I (1907, Paris, musée national d'art moderne) La Desserte rouge (1908, Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage) La Danse (1909-1910, Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage) Porte-fenêtre à Collioure (1914, Paris, musée national d'art moderne) Figure décorative sur fond ornemental (1925, Paris, musée national d'art moderne) La Danse (1931-1933, Paris, musée d'Art moderne de la Ville de Paris) Nu bleu IV (1952, Nice, musée Henri Matisse) La Tristesse du roi (1952, Paris, musée national d'art moderne) (Illus.)
Genre | Homme |
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