Découvrez notre critique de This must be the place de Paolo Sorrentino, avec Sean Penn.Intéressant comme les festivals provoquent le hasard et incitent à faire des liens là où on ne les attend pas. Dans This must be the place, Sean Penn s’est fait la tête de Robert Smith et parle comme Michel Houellebecq pour jouer une rock star zombifiée. Au cours d’une conversation avec David Byrne, il dévoile les raisons de son délabrement : devenu célèbre en chantant des chansons dépressives, il a tout arrêté lorsque deux de ses fans dépressifs se sont suicidés. Kim Ki-Duk, qui était dans la salle, a dû apprécier, lui qui invoquait des circonstances assez similaires dans son film-confession pour expliquer pourquoi il ne tourne plus. Voilà pour le hasard et la réalité. Dans la fiction de Sorrentino, un choc sort le zombie de sa torpeur et l’embarque dans un road movie surréaliste qui va lui permettre de se retrouver. Sur le papier, certains développements peuvent paraître acrobatiques, notamment lorsqu’il s’agit de retrouver un criminel de guerre nazi, mais Sorrentino s’en tire avec un dosage d’humour, de poésie et de style qui atteint un niveau esthétique et émotionnel vertigineux. Il est un digne héritier Bunuel, Fellini et Lynch.Gérard Delorme.Synopsis : Cheyenne est une ancienne star du rock. A 50 ans, il a conservé un look gothique, et vit de ses rentes à Dublin. La mort de son père, avec lequel il avait coupé les ponts, le ramène à New York. Il découvre que son père avait une obsession : venger une humiliation dont il avait été victime. Cheyenne décide de poursuivre cette quête et entame, à son rythme, un voyage à travers l’Amérique.Bande-annonce :Le film sortira le 24 août prochain.