Première
Après avoir claqué la porte au nez de Disney, et réalisé quelques-uns des succès de DreamWorks (Dragons, Les Croods), Chris Sanders fait son retour dans l’animation avec Le Robot Sauvage, l’adaptation du livre jeunesse de Peter Brown. Dans un monde futuriste, Roz, un robot d’assistance, échoue sur une île loin de toute civilisation. Pour survivre, elle se met à imiter ce qui l’entoure. Monstre aux yeux des autres animaux, elle se montre pourtant curieuse et volontaire, toujours à la recherche d’une tâche à accomplir. Coup du sort, elle se retrouve à prendre sous son aile un oisillon et tient là sa raison d’être. S’affranchissant de sa programmation, elle découvre en elle une chose dont elle ne soupçonnait pas l’existence : un cœur. Mais un robot sentimental n’est-il pas défaillant ? A travers sa galerie de personnages aussi drôles qu’attachants, comme ce renard taquin, ou encore ces malicieux opossums, le très poétique Le Robot Sauvage émeut sans pour autant tomber dans le pathos. On pourrait presque parler de sans faute jusqu’à sa dernière ligne droite et une confrontation entre le monde des robots venu récupérer Oz et celui de ces animaux - qui, malgré leur différence, vont s’unir pour le défendre - totalement déconnectée de l’esprit de finesse qui régnait jusque là. Mais elle ne gâche pour autant pas l’essentiel. La manière dont Roz nous invite ici à concevoir l’union de la technologie et la nature, et entre ainsi dans le Panthéon des robots d’animation par les prouesses créatives permanentes de ce film. Elle ressent l’appel de la forêt et le public le recevra.
Anthéa Claux