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La dimension romantique, loin d’affadir le film, donne sa force dramatique à cette radioscopie d’une époque passionnelle qui a vu
l’effondrement d’un système de valeurs, processus parfaitement illustré par l’implosion de la cellule familiale « catho-bourgeoise » de l’héroïne. La principale erreur de Placido a été de multiplier les personnages : certains sont sous exploités (les frères de Laura), quand d’autres sont totalement sacrifiés (la prof de théâtre, jouée par Laura Morante).
Toutes les critiques de Le Rêve italien
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Mettant en scène une expérience personnelle, Michele Placido mêle l'épique à l'anecdotique et donne des airs de saga à sa chronique. Un grand spectacle intimiste, en somme.
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Ce Rêve italien ne pourra pas nous faire regretter le temps où la société bougeait grâce aux idéaux de justice, d'égalité et de liberté dont la jeunesse était éprise. Aujourd'hui, les idéaux sont tombés. La révolte est sourde. Mais elle est là... plus que jamais.
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Un parti pris prometteur, mais le [Michele Placido] poussant à des tentatives stylistiques incongrues et dont la synergie affadit le propos.
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Honorable, le film de Michele Placido évite le ridicule de bien des "reconstitutions" de la révolte estudiantine, resitue correctement l'histoire dans son époque (mort de Guevara, guerre du Vietnam, assassinat de Martin Luther King, mais aussi culte des Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy et des Poings dans les poches de Marco Bellochio), sans éviter quelques clichés (intellectuelle, l'héroïne porte des lunettes ; romantique, elle est aspirée par la libération sexuelle...). Le pire étant cette situation caricaturale par laquelle le Roméo joue de la matraque et sa Juliette séquestre ses profs.
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Les scènes d'occupation de l'université et de débordements policiers dégagent une énergie brouillonne mais enthousiasmante. Les trois comédiens sont fougueux, touchants : entre ses deux amoureux passionnés, Jasmine Trinca (Nos meilleures années, de Marco Tullio Giordana) passe avec charme de l'innocence butée au militantisme fervent. Même si elle faiblit dans sa dernière partie, cette fresque historico-intime inspire de la tendresse.
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Michele Placido, auteur de l’intéressant "Romanzo criminale", revisite sa jeunesse en se projetant dans le personnage d’un jeune policier fou de théâtre contraint d’infiltrer les manifestants, qui va tomber amoureux d’une passionaria (Jasmine Trinca, prix Marcello-Mastroianni du meilleur espoir à la Mostra 2009), par ailleurs raide dingue du leader du mouvement. On voit par là que la tragédie (grecque) couve. Le sujet fait mieux que se défendre mais le film, qui veut lorgner vers le romanesque de "Nos meilleures années" et le bousculer par une facture stylistique heurtée, sombre très vite dans pas mal de clichés.
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Incapable du filmer la passion et la révolte soixante-huitarde autrement qu'avec des images d'Epinal (contre-jours sur corps nus, ronde en vélo sur une terrasse, etc), le réalisateur de Romanzo criminale n'imprime aucune personnalité sur sa pellicule. L'argument de ce film croulant sous les poncifs est pourtant autobiographique : comme Nicola, le cinéaste fut d'abord policier. Mais à l'instar de ce héros mi-flic, mi-artiste, le film peine à trouver un point de vue sur la période historique reconstituée. Témoin cette scène : censée incarner la liberté avec son joint aux lèvres, la prof de théâtre de Nicola (jouée par Laura Morante) stoppe les ardeurs de ses élèves lorsqu'ils veulent dépoussiérer une pièce classique... La révolte c'est bien, mais pas trop. Jeunesse dynamique mais trop passionnée contre adultes/policiers réacs mais sympas, même combat. Tout le monde a raison, tout le monde à tord, balbutie le réalisateur sans trop se mouiller, renvoyant constamment les deux « camps » dos-à-dos, dans une entreprise de mise à plat générale. Loin de rendre à l'histoire sa complexité, Le rêve italien neutralise tout sur son passage. Est-ce un hasard si ce film académique et plat a été produit par la Medusa Film de Silvio Berlusconi ?
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On attendait un nouveau film bien plus excitant de la part de Michele Placido, réalisateur de l'excellent «Romanzo criminale», chronique captivante de l'ascension d'un gang criminel romain dans la période des années de plomb. Ce «Rêve italien» qui évoque la rébellion de la jeunesse italienne en 1968 nous laisse sur notre faim. La romance entre Laura, une jeune bourgeoise révolutionnaire, et Nicola, un garçon peu instruit devenu policier, qui laisse tomber l'uniforme pour faire l'acteur, tourne au mélo romantique assez convenu, sur fond de reconstitution historique brouillonne.
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Cet ensemble fouillis, entre tribulations sentimentales et de vagues considérations historiques, fait du Rêve italien un long-métrage quasiment inachevé au cours duquel on attend en permanence (en vain) le moment où le cinéaste choisira définitivement l’angle d’attaque de son sujet sur Mai 68 : dramatique ou historique, romance ou documentaire. Néanmoins, il faut relever l’interprétation convaincante (très naturelle) des acteurs qui offrent au film sa part de crédibilité que le scénario malheureusement délite.
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Le Rêve italien est peut-être autobiographique, illustrant la jeunesse du cinéaste, flic matraqueur passé de l’autre côté de la barrière et devenu acteur. Mais il tombe dans le travers chronique du (mauvais) cinéma italien : le roman-photo. Vu par Placido, Mai 68 est une bluette engluant événements politico-sociaux et amourettes dans un bain sirupeux.