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Remarquablement interprété par Aurélien Gabrielli et Louise Chevillotte, ce premier long métrage met en scène un fils de cafetiers monté à Paris pour devenir écrivain, après la signature d’un premier contrat avec une maison d’édition. Et à travers lui, Louda Ben Salah- Cazanas dresse le portrait de cette partie – de plus en plus importante – de la jeunesse gangrénée la précarité qui transforme les rêves dorés en réalité rude. En l’occurrence ici une histoire d’amour qui l’oblige à emménager dans un appartement plus grand donc plus cher, l’angoisse de ne pas arriver à payer son loyer, les petites magouilles pour y parvenir, l’estime de soi qui fond à vue d’œil au fil des jours… Le réalisateur s’empare de ce quotidien dans une mise en images privilégiant les couleurs grises pour montrer la notion d’espoir de plus en plus réduite à la portion congrue. Mais ce parti pris quelque peu illustratif symbolise un film certes inattaquable dans son constant mais à qui il manque une étincelle qui lui permettrait de décoller, au- delà de la description de cette réalité vécue par la jeunesse française que le COVID a encore aggravée.