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Hiver 1944. Un petit garçon veille sa mère hospitalisée dans un petit village soviétique. Signées Rimvydas Leipus, les images en noir et blanc d’un monde enseveli sous la neige, dévasté par la famine et où règne le chacun pour soi sont joliment composées. Parfois trop. Mais lorsqu’il reste à hauteur d’enfant, ce premier long d’une documentariste ukrainienne, adapté d’un livre de Friedrich Gorenstein, distille une émotion entêtante et déchirante. Il s’agit par ailleurs de l’ultime rôle de Katerina Golubeva, décédée en 2011.
Toutes les critiques de La Maison à la Tourelle
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le regard de cet enfant qui ne pleure jamais et qui rêve d’une belle maison blanche et douce soutient tout le film. La beauté des paysages efface parfois les images de la misère, mais jamais le sentiment d’indifférence !
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Ce très beau film ukrainien suit les traces de Tarkovski et de Bela Tarr en s’imposant comme une œuvre forte, exigeante et visuellement épatante. Hypnotique.
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La cinéaste ukrainienne Eva Neymann signe un émouvant portrait d'enfant.
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Tant par l’utilisation du décor enneigé que par la figure du petit garçon louvoyant bravement entre les écueils, cette œuvre en apesanteur, joliment soulignée par une Gnossienne de Satie, tient du conte de fées d’antan. Il n’y manque ni les ogres, ni les miséreux, ni les visions féeriques.
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Adaptant une nouvelle autobiographique de Friedrich Gorenstein, Eva Neymann dépeint la cruauté et les grâces de l'humanité vue à hauteur d'enfant avec un noir et blanc superbe. L'une des dernières apparitions à l'écran de l'actrice et poétesse Katerina Golubeva.
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Inspirée par une nouvelle de Friedrich Gorenstein (1932-2002), cette fable venue de l’Est, puissante et cruelle, n’en offre pas moins une réflexion étonnante sur ce que l’époque fait de ceux qui la subissent et s’interroge sur le partage et la générosité. Faut-il être fou pour tendre la main.
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Le visage lumineux du jeune comédien, son rêve d’une maison habitée par un vieillard et une petite fille où il ferait bon vivre, la peinture d’un environnement glacial (chariots de soldats en partance pour quel front ? Gares et bus surpeuplés, hôpital où l’on crève en salle commune, l’occasion de retrouver Katerina Golubeva, princesse disparue, égérie du Lituanien Sharunas Bartas) font de cet hommage aux grands maîtres russes un beau film sans pathos, qui ne juge ni ne condamne.
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Un hommage un peu trop appuyé, qui finit par manquer de personnalité.
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Malgré un beau Noir & Blanc, des cadrages tirés au cordeau, le film ne trouve pas son sujet, la réalisatrice ne sachant pas ce qu'il lui importait de filmer.
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L’absence de noms pour les personnages, entre autres indices, accrédite alors la thèse du virage vers la fable lénifiante sur une population survivant dans le désarroi. Même le noir et blanc net et blafard qui baigne le film apparaît dans un rôle ambigu, entre rendu d’un réel morbide et enluminure d’un livre d’images du peuple russe résilient. De ces lectures, il va de soi qu’on aimerait privilégier l’une à l’autre.
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Avec sa mère mourante, un gamin traverse la Russie, dévastée par la guerre... Un film sur l'indifférence et la cruauté, aux images splendides, où l'esthétisme freine, parfois, l'émotion.
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En noir et blanc, d'une sécheresse qui ferait passer "Au revoir les enfants" pour un joyeux Disney, ce film n'est pas là pour remonter le moral des troupes. Les gens y sont laids, la vie dure. Et les spectateurs malheureux.