Toutes les critiques de J'ai toujours rêvé d'être un gangster

Les critiques de Première

  1. Première
    par Claire Fortier-Durand

    Après le succès mitigé de Janis et John, son précédent long métrage, Samuel Benchetrit revient en grande forme. Cinq ans plus tard, saupoudré de la même folie douce, J’ai toujours rêvé d’être un gangster est un petit bijou. Filmé en noir et blanc, nostalgique d’une ancienne époque, Benchetrit nous livre un long-métrage composé de sketches, tous articulés autour d’une cafétéria perdue au milieu de nulle part. Des gangsters perdus par leur naïveté, par leur âge, par leur malchance… Si Edouard Baer nous fait rire par sa maladresse, le clan mené par Rochefort and co nous attendrit tout en nous faisant profiter de dialogues d’exception. Le réalisateur compose avec ce film une partition fine, drôle, décalée et émouvante à la fois.

  2. Première
    par Mathieu Carratier

    Pour son deuxième long après Janis et John, Samuel Benchetrit a compilé quatre histoires de bras cassés du crime, interprétés par d'authentique tueurs et filmées dans un noir et blanc au grain très chic. Benchetrit n'a pas le fétichisme discret, mais ce dernier a le mérite d'être bien placé. On petit film d'escrocs n'est pas un film d'escroc. C' est plus un agréable album de reprises qui s'écouterait confortablement entre deux verres de bourbon.

  3. Première
    par Gérard Delorme

    Le cinéaste yéyé Samuel Benchetrit n'est pas le premier à penser qu'on peut faire l'économie de trouver des idées originales en allant les chercher ailleurs. Pour son dernier film, il a tout emprunté à Jim Jarmusch: le noir et le blanc, la structure de Mystery Train, un sketch de Coffee and Cigarettes... Le tout pour une série de portraits anodins et insipides.

Les critiques de la Presse

  1. Elle
    par Philippe Tretiack

    Ce n'est pas du Jim Jarmusch ni du Bertrand Blier, et Alain Bashung n'est pas Tom Waits mais qu'importe ! Le film de Samuel Benchetrit, tout sous-genre qu'il soit, vaut le détour. Bref, face à ce histoires de braqueurs filmées façon machin chose, années 80, ne nous braquons pas: c'est chouette, c'est épatant, on est pour.

  2. Pariscope
    par Virginie Gaucher

    Atmosphère, atmosphère, cet hommage d’un fan au cinéma (avec pas mal de références l’ambiance cotonneuse d’un Jarmusch, les dialogues à la Audiard, les lieux d’un Tarantino) et aux acteurs, est souligné par le choix d’un beau noir et blanc. Avec un humour teinté de mélancolie, avec de grandioses numéros d’acteurs, cette comédie pleine de charme raconte les amis, les amours, les emmerdes de voleurs en toc, de loosers magnifiques mais pas désespérés.

  3. Le JDD
    par Carlos Gomez

    Il y a un charme indéniable dans certaines scènes et un humour sous-jacent qui font de ce film, en dépit de ses petites complaisances coupables, une alternative intéressante à un cinéma français plus traditionnel et moins fun.

  4. Fluctuat

    L'ambition de Samuel Benchetrit est limpide et louable : exprimer sa nostalgie du "cinéma d'avant" à travers un hommage aux films de gangsters. Mais en recherchant à tout prix la sobriété, J'ai toujours rêvé d'être un gangster peine à trouver une réelle identité.
    - Exprimez-vous sur le forum cinémaLes modèles et références sont ici clairement établis : le film noir américain des années 1940 et la comédie Italienne des années 1960. Les contrastes d'un beau noir et blanc, le casting de "gueules", la bande-son qui s'interrompt avant de reprendre subitement, on sent chez Samuel Benchetrit une réelle volonté d'hommage doublée d'un discret désarroi face à l'évolution consumériste qu'a suivie l'industrie cinématographique.Portraits de ratés, éloge des combines foireuses, déclaration d'amour aux petites cafétérias de bord de route : le réalisateur va également voir du côté de [people rec="0"]Jim Jarmusch[/people]. Mais J'ai toujours rêvé d'être un gangster souffre d'un cruel manque d'incarnation, comme s'il n'était que l'illustration d'un concept littéraire. Faire l'éloge du non-mouvement peut être intéressant, à condition que le regard soit dynamique et ne se limite pas à une succession de saynètes. Chez "quentin tarantino" rec="0" (évidente référence de Benchetrit), un lien actif se déploie entre les scènes, on se prend à imaginer un passé aux personnages et les silences en disent long…Ce n'est pas le cas ici, la citation et la posture débouchant souvent sur une impasse narrative.En voulant étirer le temps et redonner une durée à la scène cinématographique, Samuel Benchetrit oublie que les prestigieux réalisateurs qui prennent leur temps sont aussi ceux qui chargent leurs plans d'intensité, d'ambiguïté et de vice. Et malgré de jolies scènes (comme une vignette muette avec Anna Mouglalis, qui évoque le burlesque de [people rec="0"]Buster Keaton[/people] et [people rec="0"]Charlie Chaplin[/people]) et de bonnes idées (inverser les générations, les jeunes jouant aux anciens et les moins jeunes tentant de revivre leur jeunesse), le film finit par exclure le spectateur, comme lors d'une scène faussement ingénieuse entre les chanteurs Alain Bashung et Arno.Si un fragile parfum de vague-à-l'âme traverse cette oeuvre, on ne tient pas encore le grand film de genre français qui dépasserait la simple citation de ses modèles. J'ai toujours rêvé d'être un gangster
    De Samuel Benchetrit
    Avec Edouard Baer, Jean Rochefort, Anna Mouglalis
    Sortie en salles le 26 mars 2008Illus. © Mars Distribution
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