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Une famille proprette débarque dans un quartier résidentiel propret. Tout ça, on s’en doute, suinte la noirceur par tous les pores du lotissement. Le scénario ne ment d’ailleurs pas au spectateur d’emblée dans la confidence. Philémon, l’ado fraîchement débarqué dans la région, a besoin de sang pour (sur)vivre accentuant sa difficile intégration auprès de la jeunesse locale. La première partie parvient à installer un doux malaise et chaque membre de la famille cherche à dissimuler la « maladie » honteuse de l’aîné pour s’inscrire dans une norme aussi fragile que salvatrice. A travers le personnage de la mère notamment, la cinéaste élabore un habile suspense qui fissure un récit prêt à imploser sous les coups du boutoir d’une tension sourde. Malheureusement, le scénario marque le pas et s’installe sur les rails d’un coming of age convenu où le fantastique devient prétexte à rejouer l’éternel partition des contrariétés adolescentes. Dommage.