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Emmenée par une Kristin Scott Thomas une nouvelle fois éblouissante (de la classe, touchante, pugnace), l’histoire allie ambition (la reconstitution du Vél’d’Hiv’, la belle photo de Pascal Ridao), crescendo dramatique (ne pas rater le dernier quart d’heure) et caractérisation des personnages (mention spéciale au toujours parfait Frédéric Pierrot, dans un rôle jamais simple de mari velléitaire). On regrettera toutefois quelques longueurs et un petit air de déjà-vu, mais rien d’inexcusable.
Toutes les critiques de Elle s'appelait Sarah
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Fidèle au livre de Tatiana de Rosnay dont est tiré le scénario, mais sachant s'en affranchir quand il faut, il ne s'appesantit jamais sur les situations, sert dignement l'émotion et construit humblement les passerelles entre passé et présent. Et on réalise la puissance de l'oeuvre en sortant de la salle, bouleversé. Heureux, si l'on peut dire. En une heure cinquante, Elle s'appelait Sarah a fait le tour de la douleur, mais aussi de la reconstruction. L'ambition était périlleuse. Le résultat est d'une rare noblesse.
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Tiré du livre éponyme de Tatiana de Rosnay qui, en 2006, rencontra un beau succès, cette adaptation cinématographique soutenue par une magnifique musique signée Max Richter, est une réussite souvent bouleversante. Nous retrouvons avec plaisir et dans un grand rôle, celui de Julia, Kristin Scott Thomas qui porte sur ses belles épaules cette histoire et le destin de cette femme à la recherche d’une éprouvante vérité. Gilles Paquet-Brenner dirige de main de maître son actrice et ses acteurs, parmi lesquels Fréderic Pierrot et Michel Duchaussoy une fois de plus convaincants. Sa mise en scène dépouillée, simple, trouve le ton juste et mène le spectateur à une petite fille au bout d’un chemin, mais aussi à une femme et une mémoire qui dit l’indicible.
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(...) Gilles Paquet-Brenner croise, dans une forme classique et un montage efficace, l'histoire contemporaine et celle de la 2nde guerre mondiale. Kristin Scott-Thomas joue, sur un fil extrêmement juste, Julia, cette femme qui découvre le drame de la petite Sarah et qui va suivre sa piste jusqu'à ce que celle-ci rencontre son histoire personnelle. Cette pure fiction mélodramatique touche parce qu'elle sonne vrai, comme autant de drames restés méconnus aussi bien du côté de l'horreur que celui des Justes.
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Doté d'une histoire puissante et d'une mise en scène bien maîtrisée, ce film se révèle cent fois plus bouleversant que La Rafle de Roselyne Bosch, et crédible dans la façon d'aborder le rôle des Français pendant l'Occupation. Si on déplore quelques baisses de rythme et une construction un brin systématique, l'émotion prend le dessus notamment lorsque la reporter découvre l'ampleur du secret familial. Ce film a toutes les qualités d'un bon thriller historique hollywoodien. Et il est brillamment interprété, ce qui ne gâche rien.
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Mission accomplie. Porté par Kristin Scott Thomas, lumineuse et juste, et par l’ultra-convaincante Mélusine Mayance, son film marie le souffle et la sobriété.
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Le film est un mélo, un vrai, puisqu'il repose, comme le veut le genre, sur une faute dont chacun ne peut ou ne veut se défaire. C'est aussi un « film du samedi soir », avec ses drames, ses sacrifices, parfois même ses outrances, aussi invraisemblables qu'indispensables (le vieux fils - Aidan Quinn - apprenant soudain la vérité sur cette mère qu'il croyait connaître)... Bref, on est dans le cinéma humaniste à l'ancienne (et, peut-être, éternel). A la frontière exacte, en tout cas, entre bons et grands sentiments...
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C’est une histoire simple et bouleversante, entre enquête historique et drame intimiste, que nous raconte Gilles Paquet-Brenner. Enfin plutôt deux histoires, l’une dans le passé et l’autre dans le présent, qui s’entremêlent et se font écho avec une grande fluidité pour dire l’horreur de la guerre. Et questionner sur le comportement des Français pendant l’occupation. Kristin Scott Thomas est une nouvelle fois bluffante de grâce dans le rôle de cette femme, écrasée par le poids d’un secret familial. La caméra toujours élégante plonge dans les grands yeux bleus de la petite Mélusine Mayance, pour dire la peur et la rage de cette gamine au courage incroyable. Nous aussi, on est raflé, mais par l’émotion.
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Moins pédagogique mais plus brutal que La rafle, ce drame historique, adapté du roman de Tatiana de Rosnay, manie avec pertinence les flash-back, au point de donner le sentiment de suivre deux films à la fois. Kristin Scott-Thomas et Mélusine Mayance y sont si remarquables que vous n'êtes pas près d'oublier qu' Elle s'appelait Sarah.
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Plutôt inattendu dans ce registre, Gilles Paquet-Brenner, signe, sans pathos ni mélo, une adaptation du roman de Tatiana Rosnay dont on ressort bouleversé. A l'image de son héroïne à laquelle Kristin Scott Thomas prête son immense talent.
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On reconnaîtra à Gilles Paquet-Brenner le souci de créer quelques personnages gris (ni coupables ni héroïques), d’avoir choisi un casting un peu hors des sentiers battus (Frédéric Pierrot, Michel Duchaussoy, Dominique Frot, par exemple), et même de raviver un peu le récit par des détails fictionnels enfin inventifs (la bague d’un vieux monsieur par exemple), soucis qui font sortir quelquefois son film des rails du genre.
La bonne volonté du film ne l’empêche d’ailleurs pas de reposer entièrement sur l’obligation de porter la mémoire d’un enfant déporté, manière d’aborder l’Histoire qui avait été proposée puis abandonnée il y a quelques mois par le gouvernement actuel… -
Reste le problème de la transmission par le cinéma d'une aussi profonde souffrance, d'une expérience aussi inhumaine qu'irréductible. Sa représentation passe t-elle par une trame romanesque ? L'enjeu d'un homme d'images n'est-il pas de tenter de communiquer l'incommunicable via ce que son art est susceptible de suggérer au-delà des images, dans un vertigineux hors-champ ?
Cette intrigue est chargée de symboles révélateurs : l'enfant juif dans le placard, l'appartement hanté par un fantôme, la clé d'un non-dit tardivement révélé à la génération suivante. Elle lui offrait des pistes de mise en scène qu'il n'a pas saisies.
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Après La rafle, ce deuxième film autour du Vel d’Hiv, est un beau travail sur les thèmes de la mémoire et de la responsabilité personnelle et collective.
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Le réalisateur filme en alternance sa suspicion montante à l’égard de son clan et les faits de 1942. Il ressort les cadavres du placard, aborde les thèmes de la culpabilité des survivants et les ravages du passé sur le présent. Le film – inévitablement émouvant – n’évite pas le symbolisme naïf et peine souvent à lier les deux époques avec fluidité.