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Madame Aldjeria qui s'autoproclame "bienfaitrice nationale" est l'incarnation de cette aspiration à la modernité qui est celle de tout le peuple. En cela, elle est infiniment touchante, à l'image de cette fiction généreuse, ni comédie, ni drame, ni film politique ni film d'amour, mais un peu de tout cela à la fois, qui ne cesse de faire voler en éclat les clichés si souvent apposés sur l'Algérie. Après les réussites du Harem de Madame Osmane et Viva Laldjérie!, Nadir Moknèche s'affirme comme le grand cinéaste et les plus pertinent des observateurs de son pays.
Toutes les critiques de Délice Paloma
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Entre splendeur du passé et vulgarité du présent, lumière du soleil et sombres desseins souterrains, un ballet de la société algéroise se met en place (...) Il n’y a rien de plus beau que la mélancolie des illusions perdues, nous dit Nadir Moknèche. Il n’y a rien de plus dangereux qu’un rêve qui se réalise, et Shéhérazade est là aussi pour le prouver (...) Pour que rien ne se fige, il faut continuer à tout imaginer : une morale de conteur dans laquelle on peut voir aussi le message d’un Algérien à sa patrie.
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Sans jamais s'enfoncer dans les clichés, plutôt en allant promner sa caméra de nuit du côté des cabarets et des dîners mondains où certains ministres se corrompent encore plus vite qu'ils s' engraissent, Nadir Moknèche aboutit à un film rythmé, francophone et vrai au-delà de la satire, d'une texture et d'une saveur résolument uniques, piochant ses influences aussi bien dans le polar américain que dans la comédie italienne.
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Délice Paloma, c'est à la fois un merveilleux gâteau qui pourrait être un mille-feuille, mais c'est aussi une jeune fille naïve prise dans les griffes de Mme Aldgéria. Comme dans ses précédents longs-métrages, c'est à travers les femmes que Nadir Moknèche attrape des bouts de vérité sur l'Algérie et ses identités vacillantes. On en sort troublé.
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(...) le cinéaste Nadir Moknèche poursuit avec Délice Paloma sa chronique haute en couleurs, en hommage à la comédie italienne, de l'Algérie contemporaine, et plus particulièrement du petit peuple algérois. (...) un film qui, a contrario et de manière sans doute un peu trop appuyée cette fois-ci, fait de la naïveté la pierre de touche de son esthétique.
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Délice Paloma est avant tout le portrait d'une femme exceptionnelle, peint sur le fond tourmenté d'une société écartelée entre ses valeurs traditionnelles et les mirages concrets du monde occidental. L'extraordinaire Biyouna prête son physique et sa voix hors du commun à cette géante aux talons aiguilles d'argile.
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Que fait-on dans ce beau film solaire et triste ? Et bien on y mange la pastèque, on y arrange les amours et des adultères, on cause du tort par un simple coup de téléphone à un restaurant au profit d’un autre. Et puis il y a l’énergie de trois femmes de trois générations différentes. «Délice Paloma», c’est le surnom qu’une femme très expérimentée donne à une belle jeune fille inexpérimentée; c’est aussi et surtout une splendide actrice: Biyouna, qui interprète Mme Aldjéria avec ses œillades malicieuses, sa voix, ses colères, son tempérament et ses souvenirs. Immense prestation de cette grande dame du cinéma algérien.