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Parfois le classicisme a du bon. Quand un réalisateur comprend qu’il a dans ses mains une histoire suffisamment forte pour ne pas l’abîmer par des effets de manche et des interprètes (ici le trio majeur Karim Leklou- Leïla Bekhti- Louise Bourgoin) à qui il faut laisser de l’espace. Avec son premier long, Guillaume Bureau fait montre de ses talents de conteur, distillant des rebondissements sans que jamais ils ne paraissent factice. Dans ce récit à la Retour de Martin Guerre, une photographe dont le mari a disparu pendant la guerre de 14 croit le reconnaître sur un cliché paru dans la presse. L’homme en question a perdu la mémoire mais en se retrouvant, la flamme amoureuse se ravive… jusqu’à ce qu’une autre femme débarque et assure que le disparu est son mari. Qui dit vrai, qui dit faux ? Par aveuglement ou par intérêt ? Le film embrasse ces interrogations en maintenant l’incertitude jusqu’au bout.