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C'est un invraisemblable polar en deux temps et deux lieux : le cadre solaire et méditerranéen de la baie de Marseille et les paysages enneigés de la Finlande. Inconcevable est le scénario, malgré la présence au générique du co-scénariste Roger Bohbot, plus inspiré quand il ne s'attaque pas au film de genre... Attention : on nous informe que depuis, le film a été remonté...
Toutes les critiques de Blanc Comme Neige
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le scénario ménage un enchaînement de catastrophes que la mise en scène orchestre brillamment. Le film, haletant dans la pure action, s'approche du thriller. Notamment à travers ses séquences au bout du monde, dans la Finlande enneigée, où Maxime affronte, revolver au poing, une bande de brutes impassibles. La course-poursuite, incessante, confronte le personnage à ses mensonges, son égoïsme et ses peurs. Rigueur, rythme : c'est du solide, jusqu'à la conclusion, pour le coup trop simple... Christophe Blanc a sans doute voulu briser la loi du genre, qui fait rimer film noir avec fatalisme.
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Thriller sous influence donc, que ce Blanc comme neige, mais dont les deux pôles d'attraction référentiels, au lieu de s'enrichir mutuellement par le métissage, s'annulent, ou du moins, se désamorcent la plupart du temps. Forcément, Fargo sans l'humour noir, ou La nuit nous appartient sans le souffle tragique, c'est dommage. Hésitant entre ces deux registres sans trouver ni sa voix propre ni le bon équilibre, à l'image de cette voix-off qui ouvre et clôt le récit de manière trop démonstrative (Maxime : « ce sont des épreuves que je dois subir ») et malgré un final finlandais plutôt inspiré (... par le western John McCabe de Robert Altman !), le réalisateur laisse ses acteurs se dépatouiller dans un registre mi-outré mi-rentré, parfois limite : Louise Bourgoin peu à l'aise dans la gravité, Olivier Gourmet en roue libre dans les scènes « Pialat's touch » de pugilat. Quant à Cluzet, il livre une performance solide mais attendue, dans un registre proche de ses derniers rôles de faux Monsieur tout-le-monde portés sur la dissimulation et la mythomanie (Ne le dis à personne et A l'origine).
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Pas simple de construire un film autour d’un personnage antipathique. A côté de ça, Christophe Blanc réussit pas mal de choses. La relation de rivalité entre Maxime et ses deux frères (Cluzet, Gourmet et Zaccaï sont tous très bons). Le groupe de voyous, costauds taiseux venus de Finlande, est pas mal non plus dans le genre opaque et inquiétant. On retient des détails, tel le type qui se sert de la culotte d’une fille draguée comme pochette de cravate, ou la scène où Maxime se cache dans une voiture aux vitres teintées. Et Blanc est très bon dans les scènes d’action, dont la chasse à l’homme finale, dans une forêt de sapins finlandaise : neige, soleil de minuit, la séquence devient un beau ballet d’ombres, une splendide abstraction plastique. Pas toujours convaincant dans la progression et les enchaînements de son récit, Blanc comme neige offre néanmoins de très beaux éclats de cinéma.
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On aime « Blanc comme neige » pour ce qu’il a de noir serré, même si le réalisateur et son coscénariste Roger Bohbot semblent avoir négligé d’huiler les charnières de leur récit.
Du coup, ce sont les acteurs qui donnent à ce film le ciment nécessaire, avec une Louise Bourgoin épatante. -
En dépit du croche pied (assumé) asséné à la fluidité du récit par le comportement de son antihéros, Blanc comme neige affiche des qualités, parmi lesquelles la prestation de Louise Bourgoin ou la présence de ce chenil symbolique où l’on n’enferme pas que des chiens. Le film est malgré tout grippé par ses ellipses finales, l’apparition inutile du fantôme de Simon, et le jeu d’un François Cluzet qui traduit la contrariété de sa déréliction par mines terrifiées et froncements de sourcils.
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Ce thriller crise de nerfs nous plonge dans le bain glacé d'un cauchemar où se trouve immergé un homme ordinaire confronté à une violence extraordinaire. Magnifiquement interprété, ce film tendu souffre pourtant, dans sa seconde partie, d'ellipses bancales, suivies d'un dénouement qui manque un peu de saveur.
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Beau casting (Cluzet, Gourmet) mais scénario bavard et prévisible.
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Outre que l’on ne comprend jamais les motivations réelles de ce gang de finlandais qui traque le héros, les différentes étapes de la descente aux enfers souffrent de quelques ellipses malvenues. Ainsi, on ne voit pas bien pourquoi les personnages se retrouvent à la fin en Finlande, ni pourquoi les scénaristes ont opté pour un happy end aussi peu crédible alors que le genre impliquait une noirceur totale. Si le scénario ne tient pas la route, l’interprétation est parfois à la lisière de l’outrance. Victimes de cette tendance, François Cluzet en fait un peu trop en type stressé, tandis que Jonathan Zaccaï n’est guère convaincant en frère largué. Les plus justes sont donc sans aucun doute l’excellent Olivier Gourmet et la très belle Louise Bourgoin. Au final, Blanc comme neige apparaît comme une tentative de film noir avortée par un script peu soucieux de cohérence. Dommage.
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(...) le grand défaut du film première étoile de Christophe Blanc vient de ce refus total de laisser place à l'ennui, à la pause, au répit. Car dès que le cycle de la malchance s'enclenche, le film (qui commençait bien) trouve un rythme où la péripétie harcèle plus qu'elle n'halète. En l'espace de deux minutes, Maxime peut par exemple poursuivre un gangster, percuter la voiture de sa femme, se faire tabasser dans les bois et voler sa Mercedes avant de la retrouver aussitôt et de participer à une fusillade dans le jardin de son grand frère. Cette multiplication des actions fait déborder un film où l'absence de rythme et de l'enchaînement des coups de théâtre se colore d'un amateurisme troublant. Même chose pour la direction d'acteurs, qui nous métamorphose un François Cluzet (pourtant très bon dans A l'origine) en épileptique notoire quand il exprime la peur. Il faudra d'ailleurs qu'on s'intéresse un jour à cette habitude qu'a Cluzet d'être choisi pour des films (L'Adversaire, La Vérité ou presque, A l'origine, Blanc comme neige) à personnages dissimulateurs. La peau cornée, le visage soumis à l'autre, le malaise, l'incapacité au dialogue : peu d'acteurs parviennent à ce point à jouer les petits ratés accrochés à des mensonges qui leur échappent (aux Etats-Unis, on pense plutôt à Steve Carell). Dommage qu'ici, le film ne commence véritablement qu'à la fin.
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On voit bien l’ambition éthique et politique du film – tout perdre pour se trouver dans la blancheur et l’abstraction d’une forêt scandinave à la "Fargo" soudain muée en champ de tir – mais à ce moment-là, et malgré une mise en scène tenue, le spectateur a depuis longtemps décroché.