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Qu’il est loin le temps d’Indiana Jones… Benjamin Gates ne joue pas dans la même division que son illustre aîné. La faute à ? Un Nicolas Cage peu convaincant dans le rôle de l’aventurier, une intrigue qui flirte de façon grotesque avec l’histoire et une mise en scène qui sait faire preuve d’une totale absence d’audace voire de talent. Pour ne pas être pénible on s’épargnera l’énumération des faiblesses de ce divertissement hollywoodien dont la suite, prévue pour la fin 2007, relèvera peut-être le niveau. L’espoir fait vivre.
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- Fluctuat
Lorsque l'époque manque de héros, l'Amérique est toujours là pour en fonder de nouveaux et rendre espoir à l'humanité. Quand les temps sont troubles, que les civilisations vacillent, c'est le moment de se plonger dans l'Histoire pour éclairer le présent. Et pour Jerry Bruckheimer d'en faire un film.
Les films de Noël, c'est toujours quelque chose d'un peu à part. Un moment de joie et d'euphorie où on perd la notion du temps, où on baigne dans l'allégresse des retrouvailles et dans l'ivresse des repas familiaux. Le film de Noël, c'est celui qui arrive en fin de parcours, quand les listes sont déjà faites, quand l'année cinéma a plié bagages et que les spectateurs s'avancent vers la rentrée prochaine pendant que d'autres en profitent pour aller voir leur seul film de l'année en salles. Benjamin Gates et le trésor des templiers est de ceux-là. Joyeux blockbuster de fin d'année sorti de l'usine Bruckheimer, il a tout du gros cadeau. Parfaitement ludique, constamment puérile, très naïf et complètement jouissif, il est pile entre le jeu de société, le camion pompier et le costume d'aventurier. Concentré tout l'esprit du cadeau de Noël dans un film n'est pas chose aisée, et on peut imaginer combien le travail fût difficile pour John Turteltaub et ses scénaristes. Il a fallu d'abord lire et décrypter le Da Vinci Code, jouer à Tomb Raider, revoir les Indiana Jones, aller à la bibliothèque, faire des recherches historiques sur la filiation (réelle) entre les templiers et les Francs-Maçons et revisiter l'histoire de la constitution américaine. A partir de tout ça imaginer un scénario où Nicholas Cage (Benjamin Gates) est un historien chasseur de trésors, héritier de plusieurs générations qui toutes se sont lancées à la recherche du trésor de templiers. La famille Gates n'ayant de fait aucune crédibilité aux regards de la communauté scientifique, Benjamin est obligé de voler la déclaration d'indépendance pour continuer ses recherches. Là, course poursuite, intelligence, savoir et ruses (Cage et ses amis) contre force, brutalité et armes à feu (ses ennemis), plus histoire d'amour, FBI, etc. On imagine mal les séances de brainstorming intense. Le cinéma, c'est du boulot; écrire un script solide et haletant, c'est un métier. Parce qu'il évite de sortir son Trivial Pursuit en proposant un rocambolesque jeu de pistes où l'Histoire est revisitée à l'Américaine, Benjamin Gates est le film de Noël. Beaucoup plus drôle à voir que de jouer en famille, son histoire propose autant de situations improbables côtoyant vérité et interprétations historiques farfelues. En version originale National Treasure (tout est dans le titre) recèle des trésors d'une richesse que le public européen aurait tort de mépriser pour cause de démagogie, patriotisme américain béat ou universalisme aveugle. En faisant l'impasse sur le caractère apocalyptique du New World Order lisible sur les billets de un dollar (qui, dans les lectures les plus souterraines sur la Franc- Maçonnerie, annonce aussi la venue de l'antéchrist), Benjamin Gates se révèle une réhabilitation pseudo savante et confiante des Francs-Maçons autant digne d'intérêt que désopilante. En voulant faire des Francs-Maçons les pères de la constitution américaine tout en
faisant l'impasse sur leurs relations occultes, le film laisse perplexe et rêveur. Entre deux rires hilares, on assiste fasciné à cet Hollywood en train d'imaginer sa propre histoire sur les bases les plus secrètes et obscurantistes possibles.Signé d'une mise en scène sans regard par l'un des cancres de la Bruckheimer Academy, le film tient pourtant toutes ses promesses et enchaîne sans temps mort les situations. La course poursuite est le moteur du film. Cette constante de la vitesse permet entre action, énigmes et solutions une célérité saisissante où l'acte et la parole se conjuguent à un rythme presque idéal. Passant d'une scène à la suivante comme d'un manège à l'autre, Benjamin Gates à tout du Luna Park pour historien en herbe. Rien d'étonnant, ce joyeux roller coaster est produit par Disney et on imagine déjà la suite. A moins que Nicholas Cage en ait enfin terminé de ses contrats avec Jerry Bruckheimer.Benjamin Gates et le trésor des templiers
(National Treasure)
Réal. : John Turteltaub
U.S.A, 2004, 131 min
Avec : Nicholas Cage, Diane Kruger, Justin Bartha, Sean Bean, Jon Voight.
Sortie nationale le 22 décembre 2004[illustration : © Buena Vista International]
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- Le site officiel du film (fr)