Né en 1930 à New York, Theodore Walter Rollins, alias Sonny Rollins, fut très tôt impliqué dans la création musicale. Il commence à jouer du piano dés l'âge de 11 ans, mais change finalement pour le saxophone alto en 1946. Jeune virtuose, il se produira avec le pianiste Thelonious Monk à 20 ans. Il enregistre pour la première fois en 1949 avec J. J. Johnson et Bud Powell. Suivront des enregistrements avec Miles Davis de 1950 à 1952. Parallèlement, il a souvent maille à partir avec la justice. Il est arrêté en 1950 pour cambriolage et récidive en 1952 pour usage de stupéfiant. Comme beaucoup de jazzmen de son époque, Sonny Rollins est accro à l'héroïne et celui-ci se voit dans l'obligation de suivre une cure de désintoxication à Lexington en 1952. En 1955, Rollins se joint au quintet de Clifford Brown et Max Roach. Mais Roach meurt en 1956 et Sonny Rollins profite de l'opportunité pour s'imposer en tant que leader de la formation. La même année il enregistre l'album qui fera de lui le monstre du jazz contemporain qu'il est devenu : Saxophone Colossus. John Coltrane n'est pas encore la figure connue qu'il deviendra plus tard et Sonny Rollins, avec son jeu puissant, devient une figure incontournable du jazz en Amérique. Depuis ses débuts, Sonny Rollins cherche à innover. En 1955, il sera l'un des premiers à se produire en formation restreinte, presque "rock" avec seulement un batteur et un bassiste. En 1957, il enregistre « Way Out West et A Night at the Village Vanguard » (chez Blue Note), sous cette formule. Ses deux albums sont toujours aujourd'hui considérés comme des monuments du genre. De 1958 à 1960, Sonny Rollins multiplie les activités. Il enregistre beaucoup en trio et s'implique de plus en plus dans son époque. Il est un artiste, mais se considère aussi comme profondément impliqué dans les bouleversements raciaux et le combat pour l'égalité et les droits civiques des afro-américains. En 1959, il prendra d'ailleurs un congé sabbatique d'un an afin de pouvoir réfléchir aux évolutions de son art et son implication dans le tissu socio-politique de son époque. Il revient en 1960 chez RCA, pour une série d'albums plus aventureux les uns que les autres. Il explore les rythmes latins sur « What's New », s'essaie à l'avant-garde avec « Our Man in Jazz » et rejoue de vieux standards à sa façon sur « Now's the Time ». Il entre également en résidence permanente au célèbre jazz club de Ronnie Scott à Londres en 1965. Pourtant, Rollins est toujours plus exigeant, et se reposer sur ses lauriers n'est pas son style. Il prend un nouveau congé sabbatique en 1966. Il en profite pour s'initier aux philosophies orientales et au yoga. Il revient en 1972 et semble alors s'intéresser au rhtym'n blues, à la pop et au funk. Toujours en avance sur son époque, il incorpore au jazz, guitare et bass électriques et engage un batteur plus pop. Cette recette l'accompagnera durant toutes les années 80. En 1985, il enregistre un album solo que d'aucuns trouveront trop déstabilisant. Qu'à cela ne tienne, l'amour de Rollins pour le rock et la pop s'affirme toujours plus et en 1981 il apparaît même dans l'album des the Rolling Stones, « Tattoo You ». Comme pour son premier essai, ses albums solos des années 80 et 90 ne rencontreront que peu de succès, mais ses performances live, elles, sont toujours aussi acclamées. Sa carrière durant, Sonny Rollins s'est produit avec presque tout ce que le jazz compte de figures, comme John Coltrane, Miles Davis, et Art Blakey. Sonny Rollins tourne toujours aujourd'hui dans le monde entier (2005 le voit sur scène au japon), aux côtés de nombreux jazzmen contemporains. Il reçu le Grammy Award du jazz en 2004.