Paul Léautaud, écrivain français reconnu sur le tard est né à Paris le 18 janvier 1872. Fils d’un comédien souffleur à la Comédie-Française et d’une concubine passagère de son père qui l’abandonne à la naissance, c’est un enfant très tôt livré à lui-même. Le jeune Paul Léautaud grandit éduqué par une gouvernante Marie Pezé, qui fait aussi office de tutrice. Son père se souciant peu de sa progéniture, Paul se retrouve dans l’obligation de rechercher des petits boulots pour subvenir à ses besoins alors qu’il n’est qu’au cours élémentaire. Cette enfance difficile à supporter fera de lui un adulte renfermé et un peu sectaire, voire réactionnaire.A cette époque, il commence à s’intéresser à la poésie qu’il partage avec Adolphe Van Bever avec qui il devient très vite intime. Et lorsqu’il découvre Stendhal à vingt ans, c’est la révélation. Nous sommes en 1883, et Paul Léautaud commence à tenir son fameux journal dont il ne cesse de noircir les pages jour après jour. Il y écrira jusqu’à sa mort. Soixante trois ans, un record ! Cet ouvrage (19 volumes) en deux parties Journal Littéraire et Journal Particulier est la vision d’un homme mal parti dans la vie et pas encore sorti de ses déboires, traitant de l’évolution de son siècle et du monde de la littérature. Le premier des volumes sera publié en 1954.A partir de 1907, Paul Léautaud endosse une autre identité et signe ses critiques de pièces de théâtre dramatique du nom de Maurice Boissard aux éditions Mercure de France. Il considère ses émoluments si désuets qu’il les consigne dans son journal. Toujours avec le même pseudonyme, il fera également parti de l’équipe de critiques de la NRF (Nouvelle Revue Française) puis aux Nouvelles Littéraires Travaillant plus par besoin que par envie, ce critique alimentaire malgré lui ne cesse pourtant pas pendant ses loisirs de produire ses écrits et pièces personnels. Son premier livre, Le Petit ami, est publié en 1903. Il est suivi d’autres ouvrages comme Le théâtre de Maurice Boissard : 1907-1923 en 1926 ou Passe-temps en 1928. Mais il ne vit pas correctement de son art et sa reconnaissance en tant qu’écrivain ne viendra que bien plus tard, vers 1950, lorsqu’il commence à donner des interviews sur les ondes hertziennes.Les écrits de Paul Léautaud sont caractérisés par une vision subjective extrême, et il ne s’en est jamais caché, les romans lui font horreur et la fiction n’est pas un art. Pour lui, l’écriture et le vécu ne font qu’un.Amoureux de l’ordre et réfractaire à toutes nouveautés ou avancées sociales, Paul Léautaud est un nostalgique de l’occupation allemande. 1936, les congés payés, l’étranger et tout particulièrement, le judaïsme, suscite chez lui une réelle aversion.Apprécié de personnalités comme Octave Mirbeau ou Lucien Descaves, ami de Marcel Schwob, d’Alfred Valette le directeur de Mercure de France, ou de Guillaume Apollinaire, Paul Léautaud est pourtant un solitaire. Bien qu’il reste en contact avec le cénacle littéraire de son époque, il vit tel un moine avec sa dizaine d’animaux domestiques dont il a toujours fortement apprécié la compagnie.Le 22 février 1956, âgé de 84 ans et alors hospitalisé dans une clinique de la vallée aux loups à Châtenay-Malabry, l’écrivain s’éteint en concluant par cette phrase qui résume assez bien le personnage : « Maintenant, foutez-moi la paix ».
Nom de naissance | Léautaud |
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Genre | Homme |
Avis |