Après une formation à l'académie des beaux-arts d'Utrecht, illustrateur dans l'âme, il dessine et anime des films publicitaires. En 1967, il séjourne en Angleterre et participe au long métrage de George Dunning The Yellow Submarine pour les storyboards et l'animation. De retour aux Pays-Bas, il réalise en 1970 son premier court métrage, The Story of Little John Bailey. La même année, il part au Canada où il collabore au long métrage de Gerald Potterton Tiki-Tiki et réalise pour le National Film Board le Bleu perdu (1972), Au bout du fil (1974) et Une vieille boîte (1975). Le premier est un cri du cur écologiste, le second cultive une cocasserie sardonique, le troisième est un conte Pop'Art. Il retrouve la Hollande pour David (1977), archétype du film actif et interactif selon Driessen, qui joue avec son public (grand prix du festival d'Annecy). De double nationalité, il partage son temps et ses réalisations entre Pays-Bas et Canada : Jeu de coudes (Canada, 1980), la Maison sur les rails (Pays-Bas, 1981), Tip-Top (Canada, 1984), ainsi que l'Île miroir (1985) et le Peuple de l'eau (1992), tous deux aux Pays-Bas. Parfois empreints d'un grotesque flamand moyenâgeux, les personnages de Driessen sont fragiles et démunis. Le fait que l'auteur, iconoclaste et minimaliste, les représente avec un trait particulièrement dépouillé (et tremblé) n'arrange pas leur situation. Il faut qu'ils se débrouillent seuls, à l'intérieur d'un cadre instable et parfois fragmenté. Quand ils ne sont pas condamnés à disparaître, Driessen laissant tout simplement les spectateurs devant un écran vide et blanc pour rythmer l'action et en accentuer la force comique. La Fin du monde en quatre saisons (1995), Three Misses (2000) et The Bov who Show the Iceberg (2001), de même inspiration, proposent une fragmentation du plan par les cadres-images qui le composent de plus en plus accentuée. Paul Driessen enseigne à Kassel depuis 1989.