Michel Deutsch

Michel Deutsch est un auteur de pièces de théâtre, de poèmes, d'essais, de scénarios, un metteur en scène et un traducteur français. Il est né en 1948 à Strasbourg.La carrière artistique de Michel Deutsch démarre en 1974 lorsqu'à vingt-six ans, il intègre le Théâtre National de Strasbourg. Le dramaturge alsacien s'y produit pendant dix ans sous la direction de Jean-Pierre Vincent, et fonde le collectif Le Théâtre du Quotidien en compagnie des comédiens Michèle Foucher et Jean-Paul Wenzel. Les premières productions du groupe ne se font pas attendre, avec la représentation, dès l'année suivante, de L'Entraînement du champion avant la course (adaptée par la suite au grand écran par Bernard Favre).Michel Deutsch s'illustre rapidement dans l'art de la mise en scène en 1977 avec l’adaptation d’Antigone, signée Friedrich Hölderlin (1770-1843), et pour laquelle il est épaulé par le philosophe Philippe Lacoue-Labarthe (1940-2007). Il travaille par la suite sur l'écriture de la pièce intitulée Le Chanteur et l'amour du théâtre qu'il publie aux éditions Christian Bourgeois en 1979. Il entame la décennie suivante avec une série conséquente de pièces dont il est l'auteur ou le metteur en scène. Michel Deutsch signe coup sur coup les textes de Tel un enfant à l'écart en 1982, Partage (la même année), Thermidor, Sissi en 1986 et Sit venia verbo en 1988 ; cette dernière bénéficiant une fois de plus de l'apport de Philippe Lacoue-Labarthe. Il écrit également Féroé, la nuit en 1989 à la demande du metteur en scène Georges Lavaudant.Occupé par l’écriture, Michel Deutsch adapte toutefois en 1980 Les Phéniciennes d'Euripide, qu’il met en scène pour le Théâtre National de Strasbourg. Huit ans plus tard, il retourne sur les planches et présente sa propre création, Sit venia verbo au Théâtre National de la Colline à Paris. Il multiplie les représentations avec des pièces originales comme Aujourd'hui en 1992 dont les volets suivants, constitués par la série des Imprécations (II, IV et 36) sont donnés successivement en 1993, 1995 et 1999. Il monte en outre deux œuvres du compositeur autrichien Arnold Schönberg, Abschied puis Le Pierrot lunaire, ainsi que Jakob Lenz de Wolfgang Rihm à l'Opéra du Rhin en Alsace, en 1993.Son importante activité théâtrale est par ailleurs jalonnée d'œuvres littéraires remarquables à l'image des recueils de poésies Indes en 1980, Etudes du ciel avec turbulences l'année d'après, La Pièce vide en 1991, ou encore Météorologiques en 2002. Il signe aussi des essais parmi lesquels Parhélie en 1988, L'Alsace dans le désordre, Inventaire après liquidation : textes et entretiens, et Le Théâtre et l'air du temps.Michel Deutsch est surnommé le « mauvais garnement du théâtre », en raison de ses travaux souvent irrévérencieux et sertis de notes humoristiques dans un langage volontairement déstructuré. Il se penche la plupart du temps sur des thèmes sociaux, politiques ou de la vie quotidienne (les rapports entre les deux sexes par exemple), ayant pour cadre des faits historiques marquants, à l'instar de La Décennie Rouge. Cette pièce est à l'origine conçue pour la radio, à la demande de France Culture. Michel Deutsch s'y intéresse à la fameuse « Bande à Baader », ce groupe armé de révoltés allemands des années soixante-dix qui se dressent contre le système politique et l'autorité qu'ils soupçonnent d'être aux mains d'anciens disciples du Führer. La Décennie Rouge est jouée sur les planches de la MC 93 de Bobigny.En tant que créatif polyvalent, Michel Deutsch exerce également ses talents pour la télévision. En 1997, il coécrit avec Henri de Turenne le scénario et les dialogues de la série Les Alsaciens ou les deux Mathilde. Cette dernière récolte un 7 d’or, le Prix Adolph Grimm du meilleur scénario en 1997, ainsi que le Prix de la Meilleure Fiction du Festival International de l’écran d’Amsterdam. Toujours pour le compte de la chaîne franco-allemande Arte, il travaille trois ans plus tard avec Bernard Fabre, à l’écriture du téléfilm Surface de réparation.Outre le cinéaste Bernard Favre, Michel Deutsch collabore durant sa carrière avec des artistes de tous bords, qu'ils soient comme lui auteurs dramatiques (Jean-Christophe Bailly), metteurs en scène (Gilberte Tsaï, Jean-Louis Hourdin, Bruno Bayen) ou chorégraphes (Jean-François Duroure).