Retour aux origines du groupe de Kool Shen et JoeyStarr. Acteurs épatants et potentielle grande série.
Comme à l'époque d'Yves Saint Laurent et de Saint Laurent, deux projets similaires se tirent la bourre pour raconter la même histoire. D'un côté Suprêmes, sorti en novembre dernier et que nous avions qualifié dans nos pages de « biopic musical très scolaire » et de « déprimante succession de cases à cocher ». De l'autre, Le Monde de demain, sur exactement le même sujet - la gestation et l'ascension de NTM - mais en format sériel. Katell Quillévéré (Suzanne, Réparer les vivants) et Hélier Cisterne (Vandal, De Nos Frères blessés) allaient-il mieux s'en sortir qu'Audrey Estrougo ?
Les deux premiers épisodes présentés à Séries Mania en compétition internationale permettent de trancher le débat : c'est un KO technique. Là où Suprêmes se concentrait obstinément sur le duo au point de réciter leur bio, Le Monde de demain élargit l’horizon en racontant aussi la naissance d’une culture hip-hop française. La beauté du truc, c’est que la série ne le fait jamais aux dépens des personnages et de la genèse de NTM.
La mise en scène est inspirée et les acteurs épatants, (Anthony Bajon est définitivement destiné à une grande carrière), jamais dans la caricature de ceux qu’ils incarnent. A travers le destin de Kool Shen, JoeyStarr et Dee Nasty (moins connu du grand public, il est le premier importateur et DJ de rap en France), Le Monde de demain s'impose autant dans la fresque sociale et musicale que dans sa chronique d'une révolution en germe.
Le Monde de demain, 6 x 52 minutes, prochainement sur Arte.
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