Une nouvelle série qui navigue entre deux eaux, mais a le mérite d'essayer de nouvelles choses. Comme souvent avec les créations du studio.
Le web français regorgeait ces dernières semaines d’articles du type « Ces séries que vous ne verrez plus », en réaction à l'expiration du deal entre OCS et la mythique HBO. La fin d'un partenariat vieux d'une décennie, qui entraîne la migration des « prestiges dramas » (The Wire, Succession, Game of Thrones…) vers d'autres cieux (Prime Vidéo, avec le pass Warner nouvellement mis en place). Et si ce bouleversement stratégique permettait de mettre le focus sur l'autre versant de l'offre ? Car depuis plus de dix ans, OCS s'est aussi distinguée comme un laboratoire de fiction. On y dynamite un format (le 26 minutes) en y explorant le coming of age, la dramédie générationnelle, la SF, l'autofiction... tout en s'accommodant d'un budget contraint. De ce bouillonnant chaudron créatif ont émergé des pépites comme Irresponsable, Les Grands, Missions...
Expérimentations obligent, la série navigue parfois dans un entre-deux désarmant. C'est un peu le cas d'Aspergirl, présentée hier soir en avant-première au festival Séries Mania. Singulière dans son approche, elle raconte l'histoire d'une maman se découvrant autiste le jour où le même diagnostic est posé sur son fils.
La série séduit par son approche sensorielle d’un récit d'apprentissage qui délivre des instantanés bouleversants de sincérité. Elle convainc moins dans l'empilement, peut-être trop appuyé, des situations incongrues rencontrées par son héroïne, au contact de personnages secondaires moins saillants... Comme cette mère atypique, la politique fiction d'OCS ne rentre dans aucun moule. Sous le coup d'un rachat par Canal+, elle aura tout intérêt à conserver cette singularité.
Aspergirl sera diffusée à raison de 2 épisodes par semaine à partir du 6 avril sur OCS.
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