Quel rapport entre Spring Breakers, le nouveau film d’Harmony Korine portée par trois égéries Disney en bikini et un James Franco aux dents d’acier et Les Coquillettes, le nouveau film de Sophie Letourneur qui suit trois copines dans les coulisses du festival de Locarno ?Aucun. Sauf que Sophie Letourneur et son producteur ont eu l’idée maline de balancer trois affiches sur facebook qui copient les affiches « scandaleuses » du Harmony Korine. Drôle, décalée, couillue, cette idée a fait le buzz et valait bien qu’on pose quelques questions à la réalisatrice.Sophie, d’où vient l’idée des affiches bikini des Coquillettes ?Je discutais avec un copain producteur, Igor, et on parlait des problèmes de distribution et de marketing des films en général. Et à un moment, un peu pour rigoler, il me dit « Pour Les Coquillettes, vous devriez profiter de la pub de Spring Breakers ». Du coup, j’ai eu l’idée de faire ces posters pour la page facebook. J’ai fait les photos chez moi en 30 minutes. Comme une version lose de la promo du Korine.Oui, parce que ce sont quand même deux films très différents…Ah c’est clair. Mon film n’est ni violent ni sexy. Et puis j’ai un problème avec la violence. Ca m’angoisse. Je ne peux pas voir un film avec des flingues ou avec de la violence gratuite…Mais on baise dans Les Coquillettes, alors que le film de Korine n’a pratiquement aucune scène de sexe.Ah bon ? Je ne l’ai pas vu mais j’avais l’impression qu’il y avait quand même un peu de cul. C’est marrant d’ailleurs, parce que quand j’ai vu les affiches, au début, j’ai cru que ce serait un film de danse ; vous savez, les trucs de hip hop. J’aime bien ces films, ça me détend. Et puis une fois que j’ai vu la bande-annonce, j’ai compris que c’était le nouveau film de Harmony Korine et je me suis dit que c’était une super manière de vendre mon film…A ce point ?Oui ! Mars a fait un super boulot. C’est fun, décalé, j’aime beaucoup…Certaines personnes trouvent au contraire que le marketing a été un peu loin…Moi je trouve ça bien. J’adorerais que mon film soit marketé. Qu’il soit vendu quoi… Les Coquillettes n’est pas un film élitiste, mais si on ne le markete pas, si personne ne fait de pub, les gens vont croire qu’il s’agit d’un truc obscur et ils n’iront jamais le voir… UGC par exemple ne prend pas le film dans son réseau précisément pour cette raison. Or, à mon avis, le public du film, il est là, autant que dans les salles art et essai !Je pensais au message du marketing, à la manière dont on vend le film.Ah oui, vous voulez dire qu’on se focalise un peu trop sur le cul des actrices ?PrécisémentEt pas sur Korine ? Mais en même temps, si les gens viennent voir des culs d’actrices et qu’ils tombent sur un film mieux mis en scène que d’habitude, où est le problème ? Si on ment un peu aux gens pour leur ouvrir les yeux et ouvrir les critères de sélection et de distribution, moi ça ne me choque pas. J’avais fait un peu la même chose avec mon précédent long. La Vie au Ranch : j’avais mis des filles en short un peu sexy pour ne pas qu’on pense que ce serait un objet branché et élitiste !Et ça a marché. Comme le Korine d’ailleursMais c’est génial ! Ca veut dire que les gens ne sont pas aussi cons qu’on aimerait nous le faire croire Les Coquillettes sortira le 20 mars prochain
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- Sophie Letourneur : « C'était comme une version lose de Spring Breakers »
Sophie Letourneur : « C'était comme une version lose de Spring Breakers »
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